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31 août 2013

Kader Hamiche est arrivé au terme du périple qu'il s'était fixé pour le Rallye des Camps

Éditorial de lucienne magalie pons

Notre ami le valeureux Kader Hamiche a tenu parole , il est arrivé au terme de son périple vendredi dernier , voici ci-dessous la première partie de son  compte-rendu pour les 12 et 13 Août 2013. Nous en publierons la suite dès qu'elle sera publiée sur son blog.


12 et 13 août : transition ferroviaire par Marseille et Saint-Raphaël

 Comme prévu, je reprends la relation du Rallye des Camps 2013 dans une rubrique spécifique. En effet, l’actualité s’annonce chargée et mérite qu’on lui réserve la page d’accueil de ce blog. Alors que je suis arrivé au terme de mon périple vendredi dernier, je n’en suis encore qu’à la moitié du chemin au niveau du compte-rendu. J’espère refaire mon retard en une semaine.


    Elle s’appelle Assia. C’est, dans le corps d’une beurette d’une quarantaine d’années, un concentré d’énergie et de dynamisme. Elle ne perd pas de temps en tergiversations. Pas de gare à Carpentras ? Qu’à cela ne tienne : va pour un transfert par route à Avignon. Ne faisant ni une ni deux, elle a ouvert le coffre de sa voiture, m’a enjoint, malgré mes protestations pour la forme, d’y caler mon vélo, mon casque et mon sac, et s’est mise au volant ; et nous voici en route.



    Assia m’explique que Carpentras n’a pas de ligne SNCF parce que l’ancien maire de la ville Jean-Claude Andrieu, qui exploitait une grosse affaire de transports pas bus, ne voulait pas entamer son fonds de commerce. Renseignement pris, cette situation remonte à 1938. Mais, bref ! Très vite, la conversation porte sur l’attitude des Immigrés de Carpentras, de l’Islam, des pratiques de mariages arrangés entre la France et l’Algérie, qui sont en net regain, etc. Contrairement à mon habitude, je n’ai pas dit d’emblée à Assia qui j’étais. Je ne suis pas loin de penser qu’elle est elle-même fille de Harki car elle me parle spontanément de ceux qu’elle fréquente. Quoi qu’il en soit, le courant est passé. Assia n’est pas croyante mais elle est mystique ; elle pense, et j’en conviens avec elle, que cette rencontre n’est pas fortuite.


    A notre arrivée à la gare, je constate que je n’aurai pas longtemps à attendre avant le train pour Marseille. Assia, qui me dit avoir du temps avant un cours de conduite nocturne qu’elle doit donner à un automobiliste privé de ses points de permis, patiente avec moi. Je lui offre à boire à une sandwicherie encore ouverte de la gare, mais elle exige très fermement de payer. Elle me fait choisir un sandwich et un jus de fruit, me demande de l’attendre à une table, et revient quelques minutes plus tard avec ma commande plus une canette supplémentaire. « Pour la route ! », me dit-elle. La conversation reprend. Elle me parle d’elle. Après un premier mariage, on a voulu, à trente-sept ans (elle en a plus de cinquante), la marier à un primo-arrivant. Assia formule une conclusion pleine de bon sens. « Dans l’affaire, dit-elle, les Français, sont mal à l’aise et les Harkis ne savent plus où ils sont. Finalement, seuls les Immigrés y trouvent leur compte ! » Je ne sais pas si Assia est fille de harki mais une chose est sûre : elle est pleinement française.


    Après l’échange de nos numéros de téléphone et des adieux pleins d’effusions, me voici dans le train pour Marseille. Arrivé à destination, j’ai un mal fou à trouver l’adresse indiquée par Francine. Des pompiers et des particuliers consultés m’ont envoyé dans des directions opposées. Finalement, un jeune black me met sur la voie en me conseillant de prendre un sens interdit (« On est à Marseille ! », me dit-il avec un clin d’oeil) qui m’amène droit dans l’axe espéré. Arrivé aux alentours de la rue où je dois me rendre, je ne peux appeler Francine sur son île du Frioul avec mon portable inutilisable. Mais je me souviens du nom de la dame à laquelle elle avait d’abord confié ses clés. Alors, je demande à trois ados qui trifouillent leur téléphone de bien vouloir chercher celui de cette personne et de me permettre de l’appeler. Ce qu’ils s’empressent de faire. Et me voici devant l’immeuble de Francine. La voisine, Annie, une vieille dame que j’ai eu scrupule à déranger vu l’heure tardive mais qui m’a reçu avec la plus grande gentillesse, a dépêché son fils à ma rencontre. Il m’ouvre la porte d’entrée de l’immeuble et me dit de frapper à celle de la voisine du palier sous celui de Francine, laquelle l’a chargée de m’accueillir en dernier ressort. Sacrée Francine ! Quel abattage, quel entregent, quelle implication !

Francine P.

Francine Perez, la blidéenne de Marseille.

    Me voici dans la place. Quoique épuisé, je me préoccupe d’abord et tout de suite de savoir si j’ai internet sur l’ordinateur de Francine. Contact réussi mais pas de code d’accès. Appel fébrile sur le portable de Francine. En vain car elle a éteint son téléphone. Aïe ! Aussitôt, Michèle, la voisine PN qui, jusqu’à présent, ne s’était jamais impliquée dans la cause (« Une nouvelle recrue », m’a dit Francine), m’offre aussitôt de me prêter le sien. Me croyant sauvé, je prends le temps d’une bonne douche et d’une collation à base de saucisson corse. Mais, encore une fois, internet se refuse à moi. L’ordinateur de Michèle bloque après dix minutes de fonctionnement au rythme d’une limace. Après plus d’une heure d’efforts, épuisé et découragé, je décide de renoncer.


    Je m’endors très vite et m’offre une nuit de sommeil continu mais peu réparateur. J’ai la mauvaise surprise de me réveiller un peu avant neuf heures avec une crève carabinée. Muscles tétanisés, courbatures, gorge enflammée et ganglions gonflés trahissent une angine d’autant plus perturbante qu’inhabituelle pour moi. A l’évidence, ma descente du Ventoux à la fraîche après une montée sous le cagnard a fait son effet.


    A peine ai-je fini de prendre ma douche que j’entends frapper à la porte. C’est Francine, que je vois pour la première fois. Elle me dit qu’elle s’était privée d’une journée de Frioul pour, enfin, me rencontrer. Tout de suite, elle remarque que je suis moins défiguré qu’elle ne craignait. Elle s’enquiert de ma santé et, pratique, décide aussitôt d’aller à la pharmacie acheter de quoi me soulager. Francine, c’est une mère-poule. Elle présente tous les symptômes de ce que j’appelle le « syndrome de la mésange », un besoin irrépressible de nourrir et soigner. D’ailleurs, elle m’apprend qu’elle a fait trente ans d’humanitaire, en Afrique et au Vietnam, notamment. Et qu’elle en est revenue dégoûtée mais pas guérie du besoin d’aider !


    A son retour, Francine m’a apporté une paire de loupes aux verres trop gros, les horaires de trains et de quoi me booster la santé. Car, incapable d’assurer l’étape du jour, j’ai décidé de rallier Saint-Raphaël où je suis sûr de trouver l’hospitalité du Docteur Barisain-Monrose. (A suivre)

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J'ai aussi été trés touchée par les articles que Kader Hamiche a publié sur son blog  en hommage à Hélie Denoix de Saint-Marc


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En complément pour nos jeunes lecteurs je me permets d'ajouter quelques lignes  sur la carrière militaire du Commandant   Hélie Denoix de Saint-Marc :
 
Hélie Denoix de Saint Marc  né le 11 février 1922 à Bordeaux ,  mort le 26 août 2013 à La Garde-Adhémar (Drôme), est un ancien résistant et un ancien officier d'active de l'armée française, ayant servi à la Légion étrangère, en particulier au sein de ses unités parachutistes. 

Entré dans la Résistance à l'âge de 19 ans en Février 1941, arrêté le  14 Juillet 1943  à la frontière espagnole à la suite d'une dénonciation, il est déporté au camp de concentration nazi de Buchenwald.


Transféré au camp satellite de Langenstein-Zwieberge où la mortalité dépasse les 90 %, il bénéficie de la protection d'un mineur letton qui le sauve de la mort en partageant avec lui sa nourriture et en accomplissant son travail.


 Lorsque le camp est libéré par les Américains, Hélie de Saint Marc gît inconscient dans la baraque des mourants. Il a perdu la mémoire et oublié jusqu’à son propre nom. Il est parmi les trente survivants d'un convoi qui comportait plus de 1 000 déportés.



À l'issue de la Seconde Guerre mondiale, âgé de vingt-trois ans, il effectue sa scolarité à l'École spéciale militaire de Saint-Cyr.  Il part  en Indochine française en 1948 avec la Légion étrangère au sein du 3e REI et par l'abandon  sur ordre du haut commandement de ses partisans vietnamiens

Il retourne une seconde fois en Indochine en 1951, au sein du 2e BEP (Bataillon étranger de parachutistes), peu de temps après le désastre de la RC4, en octobre 1950, qui voit l'anéantissement du 1er BEP. Il commande alors au sein de ce bataillon la 2e CIPLE (Compagnie indochinoise parachutiste de la Légion étrangère) constituée principalement de volontaires vietnamiens. Au cour de ce second séjour en Indochine, il  rencontrer le chef de bataillon Raffalli, chef de corps du 2e BEP, l'adjudant Bonnin et le général de Lattre de Tassigny chef civil et militaire de l'Indochine, qui meurent à quelques mois d'intervalle.

Ensuite Hélie Denoix  de Saint Marc sert pendant la guerre d'Algérie   notamment aux côtés du général Massu.

En avril 1961, il participe,   avec le 1er REP (Régiment étranger de parachutistes)  qu'il commande,  au putsch des Généraux, dirigé par Challe à Alger. L'opération échoue après quelques jours et Hélie de Saint Marc décide de se constituer prisonnier.

Comme il l'explique devant le Haut Tribunal militaire, le 5 juin 1961, sa décision de basculer dans l'illégalité était essentiellement motivée par la volonté de ne pas abandonner les harkis, recrutés par l'armée française pour lutter contre le FLN, et ne pas revivre ainsi sa difficile expérience indochinoise.

À l'issue de son procès, Hélie de Saint-Marc est condamné à dix ans de réclusion criminelle. Il passe cinq ans dans la prison de Tulle avant d'être gracié, le 25 décembre 1966.

Pour une vue  de la prestigieuse carrière militaire d’Hélie Denoix de Saint-Marc  vous pouvez lire  les nombreuses biographies qui ont été écrite à son sujet,  mais aussi les livres qu'il a lui-même écrit , et aussi  l’article qui lui est consacré par Wikipédia :



Hélie de Saint Marc - Wikipédia

fr.wikipedia.org/wiki/Hélie_de_Saint_Marc
Hélie Denoix de Saint Marc ou Hélie de Saint Marc ,, né le 11 février 1922 à Bordeaux et mort le 26 août 2013 à La Garde-Adhémar (Drôme), est un ancien résistant  ...

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