Notre ami le valeureux Kader Hamiche a tenu parole , il est arrivé au terme de son périple vendredi dernier , voici ci-dessous la première partie de son compte-rendu pour les 12 et 13 Août 2013. Nous en publierons la suite dès qu'elle sera publiée sur son blog.
12 et 13 août : transition ferroviaire par Marseille et Saint-Raphaël
Comme prévu, je reprends la relation du Rallye des Camps 2013 dans une rubrique spécifique. En effet, l’actualité s’annonce chargée et mérite qu’on lui réserve la page d’accueil de ce blog.
Alors que je suis arrivé au terme de mon périple vendredi dernier, je
n’en suis encore qu’à la moitié du chemin au niveau du compte-rendu.
J’espère refaire mon retard en une semaine.
Elle s’appelle Assia. C’est, dans le
corps d’une beurette d’une quarantaine d’années, un concentré d’énergie
et de dynamisme. Elle ne perd pas de temps en tergiversations. Pas de
gare à Carpentras ? Qu’à cela ne tienne : va pour un transfert par route
à Avignon. Ne faisant ni une ni deux, elle a ouvert le coffre de sa
voiture, m’a enjoint, malgré mes protestations pour la forme, d’y caler
mon vélo, mon casque et mon sac, et s’est mise au volant ; et nous voici
en route.
Assia m’explique que Carpentras n’a
pas de ligne SNCF parce que l’ancien maire de la ville Jean-Claude
Andrieu, qui exploitait une grosse affaire de transports pas bus, ne
voulait pas entamer son fonds de commerce. Renseignement pris, cette
situation remonte à 1938. Mais, bref ! Très vite, la conversation porte
sur l’attitude des Immigrés de Carpentras, de l’Islam, des pratiques de
mariages arrangés entre la France et l’Algérie, qui sont en net regain,
etc. Contrairement à mon habitude, je n’ai pas dit d’emblée à Assia qui
j’étais. Je ne suis pas loin de penser qu’elle est elle-même fille de
Harki car elle me parle spontanément de ceux qu’elle fréquente. Quoi
qu’il en soit, le courant est passé. Assia n’est pas croyante mais elle
est mystique ; elle pense, et j’en conviens avec elle, que cette
rencontre n’est pas fortuite.
A notre arrivée à la gare, je
constate que je n’aurai pas longtemps à attendre avant le train pour
Marseille. Assia, qui me dit avoir du temps avant un cours de conduite
nocturne qu’elle doit donner à un automobiliste privé de ses points de
permis, patiente avec moi. Je lui offre à boire à une sandwicherie
encore ouverte de la gare, mais elle exige très fermement de payer. Elle
me fait choisir un sandwich et un jus de fruit, me demande de
l’attendre à une table, et revient quelques minutes plus tard avec ma
commande plus une canette supplémentaire. « Pour la route ! », me
dit-elle. La conversation reprend. Elle me parle d’elle. Après un
premier mariage, on a voulu, à trente-sept ans (elle en a plus de
cinquante), la marier à un primo-arrivant. Assia formule une conclusion
pleine de bon sens. « Dans l’affaire, dit-elle, les Français, sont mal à
l’aise et les Harkis ne savent plus où ils sont. Finalement, seuls les
Immigrés y trouvent leur compte ! » Je ne sais pas si Assia est fille de
harki mais une chose est sûre : elle est pleinement française.
Après l’échange de nos numéros de
téléphone et des adieux pleins d’effusions, me voici dans le train pour
Marseille. Arrivé à destination, j’ai un mal fou à trouver l’adresse
indiquée par Francine. Des pompiers et des particuliers consultés m’ont
envoyé dans des directions opposées. Finalement, un jeune black me
met sur la voie en me conseillant de prendre un sens interdit (« On est
à Marseille ! », me dit-il avec un clin d’oeil) qui m’amène droit dans
l’axe espéré. Arrivé aux alentours de la rue où je dois me rendre, je ne
peux appeler Francine sur son île du Frioul avec mon portable
inutilisable. Mais je me souviens du nom de la dame à laquelle elle
avait d’abord confié ses clés. Alors, je demande à trois ados qui
trifouillent leur téléphone de bien vouloir chercher celui de cette
personne et de me permettre de l’appeler. Ce qu’ils s’empressent de
faire. Et me voici devant l’immeuble de Francine. La voisine, Annie, une
vieille dame que j’ai eu scrupule à déranger vu l’heure tardive mais
qui m’a reçu avec la plus grande gentillesse, a dépêché son fils à ma
rencontre. Il m’ouvre la porte d’entrée de l’immeuble et me dit de
frapper à celle de la voisine du palier sous celui de Francine, laquelle
l’a chargée de m’accueillir en dernier ressort. Sacrée Francine ! Quel
abattage, quel entregent, quelle implication !
Francine Perez, la blidéenne de Marseille.
Me voici dans la place. Quoique
épuisé, je me préoccupe d’abord et tout de suite de savoir si j’ai
internet sur l’ordinateur de Francine. Contact réussi mais pas de code
d’accès. Appel fébrile sur le portable de Francine. En vain car elle a
éteint son téléphone. Aïe ! Aussitôt, Michèle, la voisine PN qui,
jusqu’à présent, ne s’était jamais impliquée dans la cause (« Une
nouvelle recrue », m’a dit Francine), m’offre aussitôt de me prêter le
sien. Me croyant sauvé, je prends le temps d’une bonne douche et d’une
collation à base de saucisson corse. Mais, encore une fois, internet se
refuse à moi. L’ordinateur de Michèle bloque après dix minutes de
fonctionnement au rythme d’une limace. Après plus d’une heure d’efforts,
épuisé et découragé, je décide de renoncer.
Je m’endors très vite et m’offre une
nuit de sommeil continu mais peu réparateur. J’ai la mauvaise surprise
de me réveiller un peu avant neuf heures avec une crève carabinée.
Muscles tétanisés, courbatures, gorge enflammée et ganglions gonflés
trahissent une angine d’autant plus perturbante qu’inhabituelle pour
moi. A l’évidence, ma descente du Ventoux à la fraîche après une montée
sous le cagnard a fait son effet.
A peine ai-je fini de prendre ma
douche que j’entends frapper à la porte. C’est Francine, que je vois
pour la première fois. Elle me dit qu’elle s’était privée d’une journée
de Frioul pour, enfin, me rencontrer. Tout de suite, elle remarque que
je suis moins défiguré qu’elle ne craignait. Elle s’enquiert de ma santé
et, pratique, décide aussitôt d’aller à la pharmacie acheter de quoi me
soulager. Francine, c’est une mère-poule. Elle présente tous les
symptômes de ce que j’appelle le « syndrome de la mésange », un besoin
irrépressible de nourrir et soigner. D’ailleurs, elle m’apprend qu’elle a
fait trente ans d’humanitaire, en Afrique et au Vietnam, notamment. Et
qu’elle en est revenue dégoûtée mais pas guérie du besoin d’aider !
A son retour, Francine m’a apporté
une paire de loupes aux verres trop gros, les horaires de trains et de
quoi me booster la santé. Car, incapable d’assurer l’étape du jour, j’ai
décidé de rallier Saint-Raphaël où je suis sûr de trouver l’hospitalité
du Docteur Barisain-Monrose. (A suivre)
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J'ai aussi été trés touchée par les articles que Kader Hamiche a publié sur son blog en hommage à Hélie Denoix de Saint-Marc
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En complément pour nos jeunes lecteurs je me permets d'ajouter quelques lignes sur la carrière militaire du Commandant Hélie Denoix de Saint-Marc :
Hélie Denoix
de Saint Marc né le 11 février 1922 à
Bordeaux , mort le 26 août 2013 à La Garde-Adhémar (Drôme), est un ancien
résistant et un ancien officier d'active de l'armée française, ayant servi à la
Légion étrangère, en particulier au sein de ses unités parachutistes.
Entré dans la Résistance à l'âge de 19 ans en Février 1941, arrêté le 14 Juillet 1943 à la frontière espagnole à la suite d'une dénonciation, il est déporté au camp de concentration nazi de Buchenwald.
Transféré au camp satellite de Langenstein-Zwieberge où la mortalité
dépasse les 90 %, il bénéficie de la protection d'un mineur letton qui le sauve de la mort en partageant avec lui sa nourriture et en accomplissant son travail.
Lorsque le
camp est libéré par les Américains, Hélie de Saint Marc gît inconscient dans la
baraque des mourants. Il a perdu la mémoire et oublié jusqu’à son propre nom.
Il est parmi les trente survivants d'un convoi qui comportait plus de 1 000
déportés.
À l'issue de la Seconde Guerre mondiale, âgé de vingt-trois
ans, il effectue sa scolarité à l'École spéciale militaire de Saint-Cyr. Il part
en Indochine française en 1948 avec la Légion étrangère au sein du 3e
REI et par l'abandon sur ordre du haut commandement
de ses partisans vietnamiens
Il retourne une seconde fois en Indochine en 1951, au sein du
2e BEP (Bataillon étranger de parachutistes), peu de temps après le désastre de
la RC4, en octobre 1950, qui voit l'anéantissement du 1er BEP. Il commande
alors au sein de ce bataillon la 2e CIPLE (Compagnie indochinoise parachutiste
de la Légion étrangère) constituée principalement de volontaires vietnamiens. Au
cour de ce second séjour en Indochine, il rencontrer le chef de bataillon Raffalli, chef
de corps du 2e BEP, l'adjudant Bonnin et le général de Lattre de Tassigny chef
civil et militaire de l'Indochine, qui meurent à quelques mois d'intervalle.
Ensuite Hélie Denoix de Saint Marc sert pendant la guerre
d'Algérie notamment aux côtés du
général Massu.
En avril 1961, il participe, avec le 1er REP (Régiment étranger de
parachutistes) qu'il commande, au putsch des Généraux, dirigé par Challe à
Alger. L'opération échoue après quelques jours et Hélie de Saint Marc décide de
se constituer prisonnier.
Comme il
l'explique devant le Haut Tribunal militaire, le 5 juin 1961, sa décision de
basculer dans l'illégalité était essentiellement motivée par la volonté de ne
pas abandonner les harkis, recrutés par l'armée française pour lutter contre le
FLN, et ne pas revivre ainsi sa difficile expérience indochinoise.
À l'issue de son
procès, Hélie de Saint-Marc est condamné à dix ans de réclusion criminelle. Il
passe cinq ans dans la prison de Tulle avant d'être gracié, le 25 décembre
1966.
Pour une vue de la prestigieuse carrière militaire d’Hélie
Denoix de Saint-Marc vous pouvez lire les nombreuses biographies qui ont été écrite à son sujet, mais aussi les livres qu'il a lui-même écrit , et aussi l’article qui lui est consacré par Wikipédia :
Hélie de Saint Marc - Wikipédia
fr.wikipedia.org/wiki/Hélie_de_Saint_Marc
Hélie Denoix de Saint Marc ou Hélie de Saint Marc ,, né le 11 février 1922 à Bordeaux et mort le 26 août 2013 à La Garde-Adhémar (Drôme), est un ancien résistant ...
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