Nicolas Dupont-Aignan ne désarme pas pour dire NON à la
Guerre en Syrie, il a publié aussi de nombreux communiqués fortement et
justement argumentés sur le dossier syrien, dont la lecture édifiante nous range à ses côtés sans réserves :
Ci-dessous
ses derniers communiqués :
Communiqué de Nicolas Dupont-Aignan sur son site « DEBOUT
LA REPUBLIQUE"
La France doit être la France
Publié par LFO le Jeudi 29 Août 2013
Depuis que les événements se sont précipités sur le dossier
syrien, Debout la République s'est clairement engagé pour dire NON à la guerre
en Syrie. Les raisons ne manquent pas :
. des preuves irréfutables qui tardent à venir
. un soutien incompréhensible aux mêmes groupes
islamistes que nous avons combattus au Mali
. la pression des
pétromonarchies du Golfe
. l'absence total de
scénario de sortie de crise après les frappes et le risque de bourbier
. le basculement de
toute le proche et Moyen-Orient dans le chaos
; la position de
caniche de la France à l'égard des britanniques et des américains
Dans cette affaire historique la France a été inaudible car
elle n'a pas eu de voix indépendante et raisonnable. Tout simplement la France
n'a pas été la France !
Mercredi 28 aout, Nicolas Dupont-Aignan a écrit une tribune
dans le magazine Marianne :
"Contre le scénario du pire en Syrie".
"Contre le scénario du pire en Syrie".
Il y explique la position des gaullistes de DLR et le rôle de
la France qui doit être à la manœuvre pour trouver une issue diplomatique.
Voici ci-dessous sa
tribune - source site « Marianne »
Mercredi 28 Août 2013 à 11:25 | Lu 15026 fois /
Par Nicolas Dupont-Aignan*
La Syrie brûle. Sous le feu des armes, des forces nébuleuses
et multiformes se déchirent dans une guerre civile qui ne dit pas son nom. Quoi
de pire pour une nation que de voir ses hommes s’entretuer menaçant à jamais
son unité ?
Depuis de longs mois, nous assistons aux balais des chiffres
de victimes. Les images insoutenables fournies par le régime syrien comme par
ceux que les médias occidentaux appellent les « rebelles », et diffusées en
continu, attestent de l’horreur d’un côté comme de l’autre. Une chose est
sûre : aujourd’hui Homs, joyau de la Syrie, est défigurée par cette guerre
civile. Une chose est sûre : des centaines de milliers de familles ont quitté
le théâtre des combats pour ne pas payer de leur vie cette lutte pour le
pouvoir. Car oui. Il s’agit bien d’un combat pour le pouvoir.
Beaucoup en France semblent oublier que pour mener une
guerre, il faut être deux. Arrêtons ce manichéisme de superproduction
hollywoodienne par lequel les Américains voudraient nous endormir. Il a
toujours été de l’honneur de la France que de refuser de faire parler les armes
sans justification. Alors aujourd’hui je pose la question à laquelle personne
ne semble pouvoir ou vouloir donner de réponse : où sont les preuves ?
Le recours à des armes chimiques est bien évidement
insupportable. Mais est-on si certain de savoir qui les utilise ? Nous devons
en avoir la certitude si nous nous arrogeons le droit d’ajouter aux guérillas
urbaines le fracas des bombes « chirurgicales ». Les conclusions des enquêteurs
de l'ONU officialisées au mois de mai par Carla del Ponte ont révélé que
l'opposition syrienne avait utilisé des armes chimiques à Khan Al-Aassal.
Pourtant nos médias comme notre gouvernement n'en tiennent compte à aucun
moment et la France part du principe que seul le gouvernement de Bachar
el-Assad est susceptible d'utiliser de telles armes...
Tout récemment la Russie a apporté les images satellites
semblant prouver que les deux engins chimiques ont été tirés de la région de
Douma qui est contrôlée par l'opposition. Là encore, aucun commentaire de
Laurent Fabius. Enfin la concomitance de cette attaque chimique avec l'arrivée
des enquêteurs de l'ONU interroge. On imagine mal le régime en place perpétrer
une telle folie contre son peuple au moment même où l'ONU arrive pour évaluer
la situation. Tous ces éléments doivent nous imposer à la plus grande prudence.
L’ingérence dans une guerre civile ne supporte aucun doute raisonnable.
Dès que les premières bombes françaises toucheront le sol
syrien, nous deviendrons les alliés objectifs de ceux qui convoitent le pouvoir
de Bachar el-Assad. Nous serons alors les co-responsables des actes à venir et
les garants moraux des futurs maîtres de Damas. L’exemple encore frais de la
Libye devrait nous garder de tout angélisme. A-t-on déjà oublié que
l’intervention franco-anglaise a certes permis d’en finir avec le tyran Kadhafi
mais elle a aussi installé au pouvoir des islamistes loin d’être modérés. Qui
sont ces prétendus rebelles syriens ? Pourquoi les pétromonarchies du golfe
persique participent activement à la déstabilisation du pays ? Ceux qu’on dit
victimes aujourd’hui ne seront-ils pas demain pire que le prétendu bourreau
d’aujourd’hui ? Est-on conscient qu’un effondrement du régime syrien
provoquerait un massacre des minorités dont les 12% de chrétiens locaux ?
En vérité on ne sait rien de ceux qui prétendent déboulonner
le régime d’Assad et un jour prendre le pouvoir. L’opposition est protéiforme,
et au fil des mois, il semble bien que ce soient les éléments les plus radicaux
qui aient pris l’ascendant. En revanche une chose est certaine. Il n’est pas
nécessaire d’être spécialiste géopolitique pour comprendre qu’une intervention
ferait passer toute la région du désordre au chaos. Avec la Lybie nous avons
mis le doigt dans un engrenage incontrôlable. Avec la Syrie nous serons pris
jusqu’au cou. La nébuleuse terroriste, dont Al-Qaïda, qui menace les intérêts
occidentaux, risque de bénéficier d’une tête de pont pour des attentats sur
notre sol. Les éléments les plus radicaux n’attendent que ça. Intervenir ce
serait tomber encore un peu plus dans leur piège. Depuis l’Irak on sait qu’il
est impossible de stabiliser un tel pays par la force, même avec la présence
pendant des années de centaines de milliers de soldats.
Le scénario du pire semble écrit d’avance si aucune voix
raisonnable ne trouve d’autre issue. C’est pourquoi le monde attend de la
France qu’elle joue son rôle et fasse entendre sa voix. Non pas la voix de son
maître mais celle de l’indépendance et de la raison. Au moment de
l’intervention en Irak, chacun se souvient de la fierté d’être Français quand
Jacques Chirac et Dominique de Villepin ont opposé à nos amis américains le « Non »
d’un sage et vieux pays.
A l’époque Colin Powell avait tendu une fiole d’anthrax
iraquien au Conseil de sécurité de l’ONU pour justifier de l’usage de la force.
Nul n’a oublié ces images saisissantes qui semblaient être autant de preuves
accablantes pour Saddam Hussein. On sait maintenant que tout ça n’était que du
cinéma. Aujourd’hui les Américains ne semblent même pas vouloir se donner la
peine de ce simulacre de procès international. Pourquoi le feraient-ils puisque
la France est couchée ?
Or la France n’est la France que lorsqu’elle est debout face
à l’Histoire et aux événements. Entre la Russie, soutien indéfectible du régime
de Bachar el-Assad, et les Etats-Unis influencés par les pétromonarchies
voisines, la France doit se faire entendre. Le lien historique particulier qui
nous unit à la Syrie nous impose de ne pas abandonner ce peuple ami. La
fermeture de notre ambassade à Damas en mars 2012 fut une erreur tactique
doublée d’une trahison pour nos amis syriens.
Ne reproduisons pas cette erreur. C’est à la France
qu’incombe le devoir de montrer un autre chemin.
Aujourd’hui comme député de la nation et membre de la
Commission des Affaires étrangères, je veux voir la France tenir sa place au
Conseil de Sécurité de l’ONU. Je veux voir Laurent Fabius y faire entendre
notre voix et non pas ânonner les poncifs de Washington dans nos médias. Je
veux voir la France être la France, tout simplement.
Si demain nous intervenons en vassal dans une coalition
emmenée par les Etats-Unis, c’est notre place dans le concert des nations qui
sera durablement discréditée. Je refuse, sans preuves, d’abimer ce que plus de
50 ans de politique étrangère indépendante depuis Charles de Gaulle nous ont
permis de construire. Ce serait nous trahir nous-mêmes. Ce serait devenir les complices de ceux qui espèrent le chaos.
*Nicolas Dupont-Aignan
Député de l’Essonne
Président de Debout la République
Article actualisé à 12h18
Vous pouvez
aussi retrouver les communiqués publiés par Nicolas Dupont-Aignan depuis mardi
:
- Syrie : la France manipulée
- Syrie : Nicolas Dupont-Aignan demande la convocation immédiate de l'Assemblée nationale
- Non à la guerre en Syrie
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