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12 octobre 2013

Assemblée Nationale - 3ème séance du Vendredi 11 oct. 2013 - Achèvement de l'examen du projet de loi de réforme des retraites (note - vidéo - compte-rendu - revue de presse)

Éditorial de lucienne magalie pons



Vendredi 11 octobre en 3ème séance dans la nuit,  l'Assemblée a achevé l'examen,  du projet de loi "garantissant l'avenir et la justice du système de retraites". Les explications de vote et le vote par scrutin public auront lieu  lors de la  prochaine séance du mardi 15 octobre  qui sera ouverte à 15 h.

ooOoo


Au  cours de cette   3e séance  du Vendredi  11 octobre , l’Assemblée Nationale  a   dans une ambiance plutôt rigide  très techniques par moment, a  adopté  une série de mesures  que vous retrouverez  développées dans la vidéo et le  compte-rendu intégral de cette séancepubliés en fin de notre éditorial.

Mais ce qui retient notre attention c’est  que ce n'est qu'en fin de  cette  3ème séance de Vendredi , que  les députés ont  rétabli le report de six mois de la revalorisation annuelle des retraites  qui avait été rejeté  lors d’une précédente séance , par suite  de l’erreur commise par huit députés socialistes qui s’étaient « trompé de bouton » au moment du vote, ce qui avait été considéré  comme « un incident technique » par la Ministre Marie Claude Touraine,  et avait provoqué  ce jour là dans l'hémicycle  de très  vives contestations de la part de  l'opposition qui  au contraire y avait vu la preuve de réticences jusque dans les rangs du PS.

 Les échanges vendredi dans l'hémicycle sur n'ont  pas provoqués de nouveaux  incidents à mais en regardant la vidéo  et en lisant le compte rendu intégral de cette séance  nous remarquons que  c’est surtout lors de la présentation de  l’amendement n° 1  qui avait  pour objectif  de rétablir l’article 4 du projet de loi précédemment supprimé, amendement soutenu par la Ministre Marisol Touraine , que non seulement l’opposition UMP s’est  montré encore plus   sévère , mais  aussi  les opposants des autres partis.

Nous reproduisons en extrait ci-dessous les échanges qui sont intervenus  à ce sujet en 3ème séance Vendredi :

Extrait : 

Article 4
M. le président. La parole est à Mme la ministre, pour soutenir l’amendement n1.

Mme Marisol Touraine, ministre. Je ne reviendrai pas sur l’incident technique qui s’est produit il y a quelques jours, et qui a abouti à la suppression de l’article 4 du projet de loi. Le présent amendement a donc pour objet de rétablir cet article dans la rédaction initialement soumise à l’Assemblée, mardi dernier.

Permettez-moi de rappeler l’enjeu de cet article et les réponses du Gouvernement aux préoccupations exprimées par les députés en ce qui concerne le pouvoir d’achat des retraités. Cet article est un des éléments de l’équilibre d’ensemble de la réforme. Équilibre social : nous avons fait le choix d’une réforme qui repose sur une contribution de l’ensemble des générations. La retraite est au cœur du pacte intergénérationnel, il est donc normal que l’ensemble des générations y contribuent. Équilibre financier : la contribution des retraités permet le financement d’une partie de cette réforme.

Dans le même temps, le Gouvernement a entendu les préoccupations qui ont été exprimées, relatives à la situation du pouvoir d’achat des retraités modestes. C’est pour cela que plusieurs mesures ont été prises, dans le cadre de ce texte. Nous les avons longuement examinées. Elles permettent d’apporter des précisions, des réponses concrètes, qu’il s’agisse – par exemple – de la situation des femmes, de celle des retraités agricoles ou de celle des personnes handicapées.

Nous avons ainsi indiqué que plusieurs mesures seront prises dans le cadre du projet de loi de finances pour répondre aux enjeux liés au pouvoir d’achat, non seulement des retraités, mais de l’ensemble de la population. En effet, il n’appartient pas à ce texte qui porte sur les retraites de répondre aux préoccupations liées au pouvoir d’achat. Ces préoccupations existent, et ne se limitent pas à la situation des retraités.

Pour l’ensemble de ces raisons, je présente à nouveau le texte de l’article 4 de ce projet de loi, tel qu’il avait été présenté à l’Assemblée dans le texte issu des travaux de la commission.

M. le président. Quel est l’avis de la commission ?

M. Denis Jacquat. L’avis du rapporteur !

M. Michel Issindou, rapporteur. Avis favorable, même si la commission n’a pas examiné cet amendement.

M. le président. La parole est à M. Arnaud Robinet.

M. Arnaud Robinet. On nous a expliqué mardi soir ou mercredi soir – je ne me rappelle plus exactement : le temps passe vite – que le vote ayant sanctionné le Gouvernement était en réalité dû à une erreur technique de plusieurs députés appartenant au groupe SRC. Nous pensons plutôt qu’ils ont eu un moment de lucidité. En effet, certains de nos collègues disent parfois en off, de manière non officielle, qu’ils trouvent que cette réforme n’est pas courageuse, et que nous devrions plutôt jouer sur l’allongement du temps de travail, la relance de l’emploi et la compétitivité des entreprises françaises.

M. Christian Paul. Des noms !

M. Arnaud Robinet. Madame la ministre, pour financer votre projet de loi, vous avez fait le choix de baisser le pouvoir d’achat des actifs. Comme cela a été dit et redit au cours des débats, il ne s’agit pas là d’une mesure de justice sociale, mais d’injustice sociale. Votre réforme – votre projet de loi, pardon…

M. Matthias Fekl. Ah, merci !

M. Jean-Marc Germain. Lapsus révélateur ! C’est un accès de lucidité !

M. Michel Issindou, rapporteur. Vous vouliez sans doute dire : notre réformette ! (Sourires.)

M. Arnaud Robinet. C’est vrai, le terme réformette est plus approprié. Vous ferez donc payer votre réformette par les retraités. Ces derniers ont déjà été nettement mis à contribution depuis que vous êtes arrivés au pouvoir : rappelons la taxe de 0,3 point qui a été adoptée dans le PLFSS pour 2013, soi-disant pour financer une caisse pour la dépendance. Des articles montrent qu’aujourd’hui, vous siphonnez le contenu de cette caisse : l’argent récolté dans les poches des retraités est consacré à autre chose. Vous allez également toucher les retraités en fiscalisant le bonus de 10 % pour les retraités ayant élevé trois enfants ou plus.

À présent vous décidez de financer votre projet de loi à hauteur de 2,7 milliards d’euros par une forme de désindexation déguisée. Encore une fois, vous prenez dans la poche des retraités. Plusieurs exemples ont été donnés. Je vous ai moi-même cité celui d’un retraité de…

M. le président. Veuillez conclure. Tous les députés de l’opposition sont inscrits : chacun pourra s’exprimer pendant le temps réglementaire.

M. Arnaud Robinet. Nous avons donné un certain nombre d’exemples, les députés du groupe GDR également. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.) J’ai moi-même donné l’exemple de ce retraité d’un quartier rémois : à cause des mesures de ce projet de loi, il sera soumis à l’impôt sur le revenu, et surtout, il sera concerné par l’ensemble des taxes mises en place par l’ensemble des municipalités socialistes.

Plusieurs députés du groupe SRC. Vous n’avez que deux minutes, et elles sont écoulées !

M. Arnaud Robinet. Le report de la revalorisation des pensions…

M. le président. Merci, monsieur Robinet.

M. Arnaud Robinet. J’en ai presque terminé.

M. le président. Dépêchez-vous, le temps de parole est le même pour tout le monde.

M. Arnaud Robinet. …s’apparente en réalité à une baisse globale des pensions d’un montant de près de 800 millions d’euros dès l’année prochaine, mais ce n’est pas le premier coup de canif que le Gouvernement porte au partage des retraités. Les députés UMP sont convaincus qu’un autre projet est possible, un projet courageux…

M. le président. Merci, monsieur Robinet.

Plusieurs députés du groupe SRC. Où sont-ils, les députés UMP ?

Mme Catherine Coutelle. Vous n’êtes que quatre !

M. Christian Paul. Où est M. Woerth ? Où est le héros de la réforme de 2010 ?

M. le président. La parole est à M. Dominique Tian.

M. Dominique Tian. Et à lui seul !

Franchement, madame la ministre, à l’UMP, nous ne pensions pas que vous auriez l’outrecuidance de présenter à nouveau cet article 4, après avoir été battue par les députés de votre propre majorité. Je rappelle qu’une douzaine de députés socialistes se sont soi-disant trompés de bouton.

M. Michel Issindou, rapporteur. Pas douze, huit !

M. Dominique Tian. Huit députés se sont donc soi-disant trompés de bouton.

Plusieurs députés du groupe SRC. Et M. Guaino ? Il s’était bien trompé au moment du vote de la loi ouvrant le mariage aux couples de personnes du même sexe !

M. Dominique Tian. Cela représente 17 % des élus socialistes présents en séance. Je ne sais comment qualifier ces députés : je ne les crois pas plus idiots que les autres. Je pense qu’ils ont effectivement voulu donner une leçon au Gouvernement. Ils ont d’ailleurs tout à fait réussi, puisque le Gouvernement a été battu ce jour-là. Il s’agit donc incontestablement d’un geste politique, madame la ministre, et nous prenons note de votre entêtement.

Cet article a pour but, dites-vous, de consolider la situation financière de notre système de retraites. Je vous rappelle quand même qu’il lui manquera 13 milliards d’euros après l’adoption de ce texte. Qualifier de « consolidée » une situation financière déficitaire de 13 milliards d’euros, cela témoigne d’un solide sens de l’humour !

Vous mettez aussi les retraités à contribution. Outre le décalage de six mois de la revalorisation des pensions, vous incluez les majorations de pension des retraités ayant élevé trois enfants ou plus dans l’assiette de l’impôt sur le revenu. Notre collègue Arnaud Robinet vient de le rappeler.

Vous adressez donc un message extrêmement négatif à la population des retraités, qui ont travaillé toute leur vie et ne bénéficient, la plupart du temps, que de petites retraites. De la part d’un gouvernement de gauche, d’un gouvernement socialiste, cela nous paraît hallucinant. C’est antisocial.

Auparavant, il ne fallait pas « désespérer Billancourt », comme disaient les communistes. Aujourd’hui, vous désespérez le peuple de gauche.

M. Michel Issindou, rapporteur. Voilà M. Tian qui défend le peuple de gauche, à présent !

M. Dominique Tian. En quelque sorte, vous ne faites que nous donner raison : jamais un gouvernement de gauche n’a été aussi antisocial, aussi opposé au peuple.

M. Michel Issindou, rapporteur. C’est touchant !

M. Dominique Tian. D’ailleurs, le peuple ne vote plus pour vous : il choisit des solutions plus extrêmes. Les députés du groupe UMP le regrettent. Nous aurions préféré une politique plus sérieuse, qui protège les membres les plus faibles de la société française.

M. le président. Sur l’amendement n1, je suis saisi par le groupe de la Gauche démocrate et républicaine d’une demande de scrutin public.

Le scrutin est annoncé dans l’enceinte de l’Assemblée nationale.

La parole est à M. Gilles Lurton.

M. Gilles Lurton. Madame la ministre, je vous livrerai deux réflexions. J’aborderai d’abord le fond de l’article 4. En quoi consiste-il ? Comme mes collègues l’ont dit, l’article 4 représente 2,7 milliards d’euros pris dans la poche des retraités d’ici à 2020. C’est autant de moins pour le pouvoir d’achat, pour la consommation. Cette ponction est opérée par le biais de cotisations supplémentaires, mais également par l’absence de revalorisation des pensions entre le 1er avril et le 1er octobre prochain.


À l’occasion de la discussion de cet article en commission, M. le rapporteur nous disait qu’après tout, sur une retraite de 1 000 euros, cela ne représente que 9 euros par mois. J’ai noté cette réflexion, car elle m’a profondément choqué : 9 euros par mois, pour une personne seule, retraitée, sur une pension de 1 000 euros, c’est souvent nécessaire pour finir le mois.

M. Michel Issindou, rapporteur. J’en conviens, c’est un effort important.

M. Gilles Lurton. C’est même toujours nécessaire pour finir le mois. L’augmentation du coût de la vie, l’absence de revalorisation de l’allocation logement : tout s’accumule sur les retraités qui ont les plus petites ressources : cela n’est pas tolérable.

Je vais à présent aborder la forme, car je n’ai que très peu de temps – deux minutes seulement. Je ne connaissais pas cette habitude de soumettre à nouveau à l’Assemblée un article, alors qu’elle s’est déjà prononcée dessus par un vote.

M. Michel Issindou, rapporteur. Ça n’est pas la première fois !

Mme Catherine Coutelle, présidente de la délégation aux droits des femmes. Ça s’est déjà fait !

Plusieurs députés du groupe SRC. C’est dans le règlement !

M. Gilles Lurton. Je ne suis député que depuis un an et je ne connaissais pas cette pratique. Je n’ai pas la chance de connaître toutes les procédures. Quand le vote ne satisfait pas le Gouvernement, on vote à nouveau à la fin de l’examen des articles : pour moi, cela témoigne d’un manque de considération pour la représentation nationale, et c’est un véritable déni de démocratie.

M. le président. La parole est à M. Philippe Gomes.

M. Philippe Gomes. Dans la nuit du mercredi 9 au jeudi 10 octobre, au terme de longs débats sur le financement de ce projet de loi, des mesures inacceptables car attentatoires à la compétitivité et au pouvoir d’achat ont été rejetées par cinq des six groupes parlementaires, appuyés par huit députés socialistes rebelles. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)


Jean-Marc Ayrault nous avait promis une pause fiscale. Avec la hausse des cotisations salariales et patronales prévue à cet article 4, il tire un trait sur cette pause jusqu’en 2017. En outre, avec le report de l’indexation des pensions sur l’inflation, également prévu par cet article, le Gouvernement baisse les retraites. Il entretient ainsi un climat de défiance. Il nous semble au contraire crucial que les Français aient confiance en notre système de retraite. Pour cela, les droits acquis au prix d’une vie de travail ne doivent pas devenir des variables d’ajustement budgétaire.

Après la suppression de cet article par l’Assemblée nationale, le Gouvernement a imputé ce revers à un incident technique. La fatigue aurait ainsi frappé huit députés, tous socialistes ? Il est plus probable qu’une mesure aussi scandaleuse et redoutable pour le pouvoir d’achat des actifs et des retraités les a conduits à voter la suppression de cet article.

Remarquons d’abord que la fatigue est sélective, puisqu’elle n’a frappé qu’un groupe parlementaire sur les six que compte notre assemblée. C’est faire peu de cas de la mobilisation de 44 députés, qui, au-delà des clivages partisans, ont adressé un message fort au Gouvernement, en protégeant le pouvoir d’achat des actifs et des retraités, et en particulier les plus modestes.

Le Gouvernement a d’ailleurs manqué d’ouverture tout au long de ces débats, notamment en muselant ceux qui, dans ses rangs, s’inquiètent du rétablissement de cet article.

Nos propositions relevaient pourtant du bon sens et auraient permis de financer plusieurs autres mesures de justice. Nous avions par exemple proposé l’instauration immédiate d’un revenu minimal universel à la retraite, équivalent à 75 % du SMIC, et qui se serait appliqué aux retraités vivant sous le seuil de pauvreté.

Ce revenu aurait été financé par une taxation des retraites chapeau notamment.

M. Jean-Marc Germain. Vous n’y avez pas pensé en 2010 ? C’est dommage !

M. Philippe Gomes. Cette mesure ambitieuse, qui aurait fait appel à la solidarité nationale, n’a pas suscité la moindre ouverture de la part du Gouvernement – pas davantage que nos autres propositions.

Soyez  assurés – je conclus, monsieur le président – qu’au nom de la protection des retraités les plus modestes, au nom des petits salaires et de la compétitivité de nos entreprises, le groupe UDI votera contre le rétablissement de l’article 4.

Il fera ainsi sienne la promesse de « pause fiscale » que le Gouvernement n’a pas été en mesure de tenir.

M. Pascal Popelin. Quand on entend ce qu’on entend, on a raison de penser ce qu’on pense !

M. Philippe Gomes. Il assurera ainsi la justice de notre système de retraite, que ce projet de loi entend défendre.

M. le président. La parole est à Mme Véronique Massonneau.

Mme Véronique Massonneau. Lors de l’examen de l’article 4, j’avais déjà énoncé les raisons qui avaient poussé les écologistes à déposer un amendement de suppression.

Nous souscrivons à l’idée d’une participation des retraités à l’effort national, mais à condition que cela soit fait de manière équitable et juste : avec des seuils excluant les pensions les plus précaires du dispositif de report de la revalorisation.

Je vous avais cité les chiffres : 1,6 million de retraités vivent sous le seuil de pauvreté, 1 million d’entre eux ne bénéficiant pas de l’allocation de solidarité pour les personnes âgées, l’ASPA. Ces pensionnés vont subir de plein fouet cette mesure, et nous ne pouvons cautionner une telle chose.

Aussi, pour protéger les plus démunis, voterons-nous contre cet amendement. (Applaudissements sur les bancs du groupe écologiste.)

M. le président. La parole est à M. André Chassaigne.

M. André Chassaigne. C’est avec une forme de solennité que les députés du Front de gauche tiennent à exprimer fermement leur réprobation quant au recours à la seconde délibération sur cet article 4, d’autant plus que s’applique le vote bloqué : c’est une mauvaise pratique, car il ne nous permettra pas de discuter des amendements…

Plusieurs députés du groupe SRC. Il n’y a pas de vote bloqué !

M. André Chassaigne. L’expression « vote bloqué » n’est peut-être pas appropriée. Peut-être devrais-je plutôt parler de « démocratie bloquée » ou de « démocratie verrouillée ».

Quelques questions : premièrement, la séance de mercredi soir a-t-elle été conduite correctement ? Je réponds : oui.

Deuxième question : l’objet du vote de mercredi soir était-il sans ambiguïté ?
Plusieurs députés du groupe UMP. Oui !

Non !

M. André Chassaigne. Je réponds : oui. Le vote électronique ne présente-t-il aucune difficulté particulière d’utilisation ? Je réponds : oui.

Plusieurs députés du groupe UMP. Oui !

M. Germinal Peiro. Cela n’empêche pas que les gens se trompent !

M. André Chassaigne. Le résultat du vote était-il sans ambiguïté ?

Plusieurs députés du groupe UMP. Oui !

M. André Chassaigne. Je réponds : oui. Cet article était-il l’objet d’une large contestation, notamment par des élus socialistes ? Je réponds : oui.

Mme Sandrine Mazetier. C’est Questions pour un champion !

M. André Chassaigne. Écoutez, nous n’avons pas l’intention de lancer quelque polémique que ce soit : j’explique tranquillement les choses. Je trouve donc particulièrement inélégantes les réflexions désagréables que l’on fait dans mon dos.
M. Gilles Lurton. C’est inadmissible !

M. André Chassaigne. J’essaie d’expliquer les choses tranquillement, sans polémique, sans en rajouter, et que pendant toute mon intervention, dans mon dos, des députés socialistes font des remarques désobligeantes. C’est inacceptable !

M. Marc Dolez. Absolument !

M. André Chassaigne. Des groupes de la majorité gouvernementale s’opposaient-ils à cet article 4 ? Je réponds : oui, tous, à l’exception d’un seul : le groupe socialiste.

Septième question : notre Constitution interdit-elle le vote impératif ? Je réponds : oui.

Huitième question : faire revoter la représentation nationale, est-ce un coup porté à notre démocratie et au bon fonctionnement de notre assemblée ? Je réponds : oui.

Plusieurs députés du groupe SRC. Non ! C’est dans le règlement !

M. André Chassaigne. Neuvième question : cet article a-t-il des conséquences sur les revenus des retraités ? Je réponds : oui.

Il faut bien comprendre la situation des personnes qui sont en difficulté, dont beaucoup de personnes retraitées – on en connaît tous ici, beaucoup d’entre nous en ont d’ailleurs dans leur propre famille. Eh bien, on vient dire à ces personnes, qui doivent vivre avec 800 euros par mois – je dis bien 800 euros par mois –, au-dessus du minimum vieillesse que la réévaluation de sa pension ne se fera pas au 1er  avril mais au 1er  octobre. Cela représente une perte de revenus annuelle d’environ 150 euros, voire davantage. Je pourrais citer des exemples concrets, des témoignages de personnes qui ont fait le calcul.

Pour ces personnes, perdre 150 euros sur l’année, c’est beaucoup, surtout quand, par ailleurs, toutes leurs charges augmentent !

Il est facile de dire que cette mesure n’aura pas de conséquence, qu’elle s’appliquera tranquillement et qu’en tout état de cause, elle représente la contribution des personnes retraitées à l’équilibre du régime des retraites. Je le dis avec gravité et émotion : c’est indigne, indigne de parlementaires qui portent les valeurs que vous portez !

(Applaudissements sur les bancs du groupe GDR.)

M. Arnaud Robinet. C’est une honte !

M. le président. Je mets aux voix l’amendement n1.

(Il est procédé au scrutin.)

Voici le résultat du scrutin :

Nombre de votants
78
Nombre de suffrages exprimés
78
Majorité absolue
40
Pour l’adoption
52
contre
26
(L’amendement n1 est adopté et l’article 4 est ainsi rétabli.)
…………………………. /
Fin de l’extrait.

_________________

reprise de notre éditorial : 

Pour ce qui me  concerne  tout en approuvant à 100 %  les remarques de tous les  députés opposants, je tiens à ajouter ma  propre critique, j’estime que cette article 4  qui vient d’être rétabli n’aurait jamais du trouver sa place dans  ce projet de loi  de réforme des retraites, en effet il s’agit de reporter  du 1er Avril 2014  au  1er Octobre  2014 la revalorisation des retraites, le gouvernement n’aurait pas du l’incorporer dans ce projet de loi de réforme des retraites,  une telle  mesure  est de l’ordre  conjoncturel, lié au circonstances, or nous ne connaissons pas  quelles seront les circonstances qui existeront en Avril 2014, et  je vois  dans cette précipitation, une atteinte à la démocratie et au fonctionnement  législatif de l’Assemblée , une pression intolérable , une manœuvre  et une manipulation de la part du  Gouvernement  pour faire passer cette mesure pour  éviter de devoir la justifier en 2014  en période électorale municipale, ce qui l’aurait mis très mal à l’aise.

A la suite de l’adoption de l’amendement n°1 portant rétablissement de l’article 4,  le  Président de l’Assemblée a rappelé que  la  Conférence des présidents a décidé que les explications de vote et le vote par scrutin public sur l’ensemble du projet de loi auront lieu le mardi 15 octobre après les questions au Gouvernement.
 

L’ordre du jour de cette prochaine séance du  mardi 15 octobre, à quinze heures figure comme suit dans le compte rendu de la 3ème séance de nuit  du  vendredi 11 octobre  qui s’est terminée le samedi 12 octobre  à zéro heure dix :

Questions au Gouvernement.

Explications de vote et vote par scrutin public du projet de loi garantissant l’avenir et la justice du système de retraites.

Projet de loi de finances pour 2014.


fin de notre éditorial.
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 Documentation :

Vidéo de la 3ème séance du Vendredi 11 octobre 2013  :


compte rendu intégral de la séance du Vendredi 11 octobre 2013  :

3ème séance (19e)

Avenir et justice du système de retraites

Ordre du jour de la prochaine séance

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REVUE DE PRESSE :

LCP Assemblée nationale | Actualité politique et parlementaire | LCP.fr

www.lcp.fr/actualites/politique
L'Assemblée nationale a rétabli vendredi soir le report de six mois, du 1er avril au 1er octobre, de la revalorisation annuelle des ... Vendredi 11 octobre 2013.
  1. Le Monde ‎- il y a 4 heures
    Les députés ont terminé dans la nuit de vendredi à samedi l'examen du projet de loi après l'avoir amendé à la marge.
  1. Le Point‎ - il y a 7 heures
  2. Francetv info‎ - il y a 8 heures
    1. Réforme des retraites : les députés adoptent le compte pénibilité ...

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    3. Réforme des Retraites - Notre Temps

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