Rechercher dans ce blog

Nombre total de pages vues

Translate

05 juillet 2014

Editorial de Bruno Gollnish : "Décapité le coq gaulois ? Que vive la France !

Éditorial de lucienne magalie pons


 Présentation 

Bruno Gollnisch dans son éditorial  fait part de son analyse et  de ses considérations sur un débat des Echos du 2 juillet 2014, qui réunissait -, sous l'animation d'Yves Derai et Laurent  Guez -, le socialiste   Bruno le Roux, Chef du groupe socialiste à   l'Assemblée Nationale, et Laurence Parisot, dirigeante de l'IFOP ( institut de sondages d'opinion , d'études, d'analyses marketing et politique), et ex-présidente du Medef.

Dans la suite de son éditorial il aborde d'autres sujets d'actualités liés  aux attaques dont le FN National est la cible de la part des personnalités politiques relayées par les médias.


Dans la première partie de son éditorial Bruno Gollnisch  dénonce  notamment    les propos tenus au cours de débat par les deux invités des Echos à l'encontre de la Présidente du FN, de son programme et de la Politique de son parti, et des membres du FN. 




Nous avons tenu à lire ce débat  sur le site internet  "Les Echos.fr",  effectivement les propos de Brunos Leroux sont insultants et diffamatoireà l'encontre de la base du FN et de ses dirigeants.

Voici ce que nous pouvons lire de la part de Bruno Le Roux  en différent point de l'entretien :  nous en citons deux notamment , d'après ce  calomniateur  ......" Il y a au FN une base de fachos, de racistes, d’antisémites. Cette base est à l’image des dirigeants de ce parti......, 

- et parlant de Marine Le Pen  il  ajoute : ...." Marine Le Pen défend des idées folles et des idées fausses. Il n’existe pas une école de pensée économique en France ou en Europe qui dise que ses idées forment un corpus idéologique sérieux, susceptible de redonner un nouveau souffle. 

Quand à Laurence Parisot moins diffamatoire  que le socialiste Bruno Le Roux,   elle tout à fait pernicieuse  dans ses propos, voici ce qu'elle dit dans le débat nous citons :

- ...."  En 2011, nous avons écrit avec Rose Lapresle  un livre intitulé "Un piège bleu Marine", dans lequel nous démontions une à une les propositions de Marine Le Pen, leur simplisme, leur démagogie.Ses propositions rassurent face à la complexité du monde. Récemment, j’ai publié une tribune intitulée « Attention, le piège se referme ». Il ne faut pas la laisser s’emparer seule de certains sujets...."

En lisant les quelques lignes ci- dessus nous voyons que le socialiste patron du groupe socialiste à l'Assemblée nationale et la patronne de l'Ifop, ex-présidente du Medef font alliance pour planter leur piqûre de venin dans le FN et son programme, mais en lisant    ce débat (voir plus bas en Revue de presse) nous voyons  implicitement, à travers leur propos , qu'en réalité ils ont peur pour leur intérêts,   chacun à leur manière , de la montée du FN  dont les  très bons résultats électoraux désavouent  la politique du pouvoir socialiste d'une part, et d'autre part les exigences des grands  patrons.
  
Pour Bruno Le Roux  ..." C’est pour cela que la réponse à Marine Le Pen, c’est la réussite de la politique que nous menons aujourd’hui…"

- Nous avons envie de dire "Quelle réussite? ...", mais naturellement les deux animateurs n'ont pas demandé cette précision .. 

Et Laurence Parisot de renchérir insidieusement …"  C’est ça la clé! Le jour où le chômage reculera significativement et durablement, où les signaux de reprise de l’activité, de la croissance passeront au vert, je suis persuadée que Marine Le Pen perdra en crédibilité. C’est d’abord notre situation d’échec économique aggravée par la crise financière venue des États-Unis qui explique le score du FN.

Bruno le Roux devant ce  constat revient   alors à  la fameuse technique "pédagogique"  du  "il faut  .....y'a qu'à  " pour expliquer ce qu'il faut faire :

 - ..."Il faut donc accélérer la mise en œuvre des politiques que nous ont demandées les Français et, bien entendu, les entreprises : faire baisser le chômage, faire baisser les prélèvements obligatoires,    lance-t-il... 

Ce qui lui vaut une réponse  très incursive de Laurence Parisot  nous citons :
- ...." Mais allez-vous le faire ? Car l’investissement est en panne. Allez-vous créer les conditions de la confiance pour les investisseurs étrangers et les chefs d’entreprise afin qu’ils prennent des risques, embauchent et favorisent le retour de la croissance ? 

Et alors là me croirez-vous ? ,  le socialiste Bruno Le Roux qui généralement vante  à toute occasion "la réussite de la politique que nous menons",- sans pour autant pouvoir en citer un seul exemple -,   passe aux aveux  en répondant à  Laurence Parisot , nous le  citons :
  - ......Ça n’est pas facile parce que, par ailleurs, la demande sociale est forte. Il nous faut aussi tenir compte des équilibres à l’intérieur de la majorité. Mais nous tiendrons tous nos engagements en matière de compétitivité des entreprises"

Le voilà revenu dans une certaine lucidité qui le fait se tourner dans des promesses d'engagements qui sont autant de coquilles vides...

Après ce préambule sous forme de présentation, nous laissons la place d'honneur à l’Éditorial de Bruno Gollnish,sur ce sujet et sur les autres,  et ensuite en Revue de Presse vous découvrirez le débat des Echos   dont il est question.
  


De source / : Blog de Bruno Gollnisch » Actualités »


Décapité le coq gaulois ? Que vive la France !



4 juillet 2014                   
COQ GAULOIS BIS

Le  site du journal Les Echos  a publié le 2 juillet un dialogue entre  le député PS  Bruno Le Roux et l’ancienne patronne du Medef et dirigeante de l’Ifop Laurence Parisot. Nos deux sommités ont sans surprise, à qui mieux mieux,   conspué Marine Le Pen et le FN, le « simplisme », la « démagogie » de son  programme, « ses idées folles et fausses ». « Il y a au FN une base de fachos, de racistes, d’antisémites (…). L’idée qu’il serait nécessaire de se replier est une forme de nationalisme qui conduirait au suicide s’il était appliqué » (Le Roux). Au regard des résultats proprement dramatiques de  la cogestion de la France par la droite et de la gauche euromondialistes depuis des décennies, nous serions  en droit d’attendre un peu plus d’humilité et de réserve… Même son de cloche du  calamiteux président du groupuscule socialo-trotskyste SOS racisme, Dominique Sopo. Un « pote » qui   réussi l’exploit d’être autant méprisé dans les banlieues plurielles qu’ignoré par le gaulois lambda.  Son psittacisme antinational lui vaut bien évidement   une assez large complaisance médiatique. Le quotidien  gratuit 20 minutes lui a de nouveau ouvert ses colonnes hier pour qu’il puisse  crier au retour des heures les plus sombres dans les mairies FN.  Faute d’arguments tangibles à l’appui de sa thèse,  et tapant toujours sur le même clou, il a donc débité pour l’occasion  sa formule fétiche qu’il ressert  dans tous ses entretiens: «  le FN n’est pas un parti normal, il distille des anormalités, petit à petit, et n’a pas renoncé à sa matrice de haine ».

 Affirmation que la version française du site new yorkais  slate (slate.fr), fondé par se parangons d’honnêtes hommes que sont  les journalistes  Jean-Marie Colombani, Éric Leser, Johan Hufnagel, et l’essayiste-plagiaire-économiste planétarien  Jacques Attali, fait régulièrement sienne.

 Aujourd’hui le site a mis en ligne un article commis par  l’avocat Jean Petrilli  et « l’Inspecteur général des affaires culturelles  honoraire » François Braize. Etait-il vraiment nécessaire de s’y mettre à deux ? Sans préjuger du talent respectif des deux auteurs, ce papier a au moins l’intérêt de rappeler que la tentation d’une interdiction légale d’un FN en pleine dynamique est plus que jamais présente au sein du Système.


 Nos Laurel et Hardy de la lutte contre le FN expliquent ainsi, l’antienne est connue, que « la préférence, ou priorité, nationale » défendue par le FN «  n’est ni la République, ni la France » (sic). « Le Front National est donc avec cet élément fondamental de son programme clairement hors des clous du pacte républicain ».«  La doctrine du Front National, est clairement, en droit strict, hors la loi et que les pouvoirs publics ont la possibilité juridique d’interdire ipso facto tout parti ou mouvement qui la prône » (…). Le droit français permet déjà, en droit strict, la dissolution du Front National », mais celle-ci apparaît en fait, concèdent-ils  « aujourd’hui impossible sans base constitutionnelle ».


 Aussi pour empêcher le FN d’arriver au pouvoir, éventualité faut-il le rappeler qui serai le fait de la volonté du  peuple souverain –un détail pour nos deux humanistes ?- « il faut  sceller un Pacte républicain dans la Constitution et l’imposer aux partis qui veulent concourir à l’expression du suffrage universel ».  Elaborer « une réforme de la Constitution », pour  se protéger « dans des conditions convenables » ( sic), des visées d’un parti  (…)  dont le programme n’est aujourd’hui pas conforme au Pacte républicain ».


 Un pacte qui inclurait  bien sûr  « la lutte contre le racisme et les discriminations », mais aussi des  « engagements fondamentaux internationaux en particulier vis-à-vis des étrangers présents régulièrement sur notre territoire (droit d’asile, regroupement familial) ». « Enfin, y serait aussi en bonne place l’objectif de construction européenne, qui deviendrait dès lors constitutionnellement irréversible d’un point de vue français en tant qu’objectif de paix et de développement économique et social pour notre pays »…


 Une  bel exposé d’esprit totalitaire tendant à empêcher « légalement » au nom des immortels principes d’une  république hors-sol, les Français de recouvrer la maîtrise de leur destin ; les défenseurs de l’identité et de la souveraineté nationales d’accéder au pouvoir et même de concourir aux élections !


 A la lecture de  cet article, qui annonce clairement la couleur (franchise dans l’exposé de la propagande mondialiste qui est aussi à porter au crédit de M.  Attali) nous revient à l’esprit l’éditorial  d’Eric Brunet au ton volontairement polémique et provocateur, paru  dans Valeurs actuelles le 16 juin dernier. Il   pointe  ce refus de la grandeur, du sursaut, ce fatalisme, cet aquoibonisme, cette frilosité, ce culte de la médiocrité qui sont  instillés, inculqués à nos compatriotes, plus ou moins sournoisement, par la caste politico-médiatique. Happé dans le maelstrom de la mondialisation, soumis à l’idéologie transnationale au nom du « sens de l’histoire », notre pays n’aurait d’autre  choix  que de confier à d’autres, à l’immigration planétaire et aux gauleiters atlanto-bruxellois,  le soin de sa destinée.


 « Hollande, écrit-il,  c’est la face émergée de notre médiocrité collective. Et je parie que le successeur que nous lui choisirons en 2017 sera du même tonneau que lui et moi : lâche et nul. Le problème de la France, c’est les Français. Nous sommes devenus un peuple de fond de tiroir (le quadragénaire français est le moins instruit d’Europe). Et un peuple de beaufs (nous sommes les plus gros consommateurs de McDo au monde après les Américains) ».« Hollande est moyen. Vous êtes moyen. Je suis moyen. C’est comme ça ! Dans l’ADN français, il n’y a plus un seul chromosome de Du Guesclin ou de Clemenceau. Nous ne sommes plus des conquérants, des héros, des résistants (…) . Nos héros sont morts et enterrés. Sans descendance. Et s’ils réapparaissaient demain, ils demanderaient à être déchus de la nationalité française ».« En fait, si nous sommes en train de couler démocratiquement, c’est parce que nous sommes tous des François Hollande. Et nous ne méritons pas d’autre avenir que celui que nous tricote ce président qui nous ressemble tant ».


 Alors, la France est-elle morte ? Le coq gaulois déjà  décapité continue-t-il  de courir encore emporté par son élan, avant de s’écrouler irrémédiablement ? Le FN, et c’est sa raison d’être, refuse cette idée affirme Bruno Gollnisch.  Non par esprit bravache, ni même pour faire Camerone,  mais au nom  de la certitude qui nous anime selon laquelle aux heures difficiles, la France, qui a souvent été au bord du précipice au cours de sa très longue histoire,  a toujours su trouver en   elle l’énergie providentielle pour  s’arracher à sa mort annoncée. Oui la France n’est pas un pays comme les autres…


 Le constat de M.  Brunet, celui  d’une France frileuse, moisie, communiant dans la pathétique sociale démocratie,  la décadence libérale-libertaire, n’est que partiellement vrai. Certes,  les faiseurs d’opinion, les grands maîtres de la société du spectacle s’acharnent à lobotomiser les Français. La  pensée unique, dominante,  interdit  de dire que la France  a encore un avenir Français, que nos libertés, notre souveraineté  sont  nos biens le plus précieux.


 Mais nous faisons, nous au FN, le pari que  les  ressources, les grands talents, les qualités des Français, les  richesses matérielles,  morales, spirituelles aussi,  de notre peuple, de notre nation, de notre civilisation,   n’attendent  que d’être mises en forme, aiguillés,  portés  par un gouvernement  patriote pour renaître à la vie.


 Nous ne renoncerons pas à nous battre, à expliquer, à convaincre.  La rhétorique haineuse qui s’abat sur l’opposition nationale, la crainte que nous inspirons  à nos adversaires sont autant de  preuves, parmi d’autres, que ce combat là n’est pas perdu et qu’il est légitime.   Que vive la France !




88888888888888888888888888888888888

Revue de presse 

source  - site : Les Échos.fr -

Débat animé par Yves Derai et Laurent Guez






- verbatim :

Enjeux Les Echos – Bruno Le Roux, après le succès de Marine Le Pen lors des dernières élections européennes, on a un peu le sentiment que c’est elle qui oriente le débat politique et même économique. Est-ce que vous, responsable du PS, vous vous déterminez en fonction des thèses du FN ?

Bruno Le Roux – Non. Je crois qu’elle n’oriente rien mais recueille des mécontentements qui ne sont, d’ailleurs, pas toujours illégitimes. Il y a au FN une base de fachos, de racistes, d’antisémites. Cette base est à l’image des dirigeants de ce parti. Mais pour le reste, ils ont agrégé des peurs que nous n’avons pas su nous-mêmes conjurer. L’idée qu’il serait nécessaire de se replier est une forme de nationalisme qui conduirait au suicide s’il était appliqué. Le véritable patriotisme est de retrouver la grandeur de la France dans la confrontation mondiale et de lui donner les armes pour réussir. Malheureusement, face à l’exaltation de frontières mythiques qui n’existent plus dans le monde réel, nous n’avons pas su redonner de l’élan et du projet à l’Europe. C’est une faillite collective. Mais cet échec n’est pas une fin, il ouvre une période de reconquête.
Laurence Parisot – Je partage tout à fait la conclusion de Bruno Le Roux. Il faut immédiatement lancer le chantier de la reconquête. Certes, l’Europe est handicapée par une bureaucratie capable d’engendrer les pires règlements, mais l’Europe c’est bien plus que cela ! Je pense que la responsabilité des grands partis politiques, dont celui auquel vous appartenez, est engagée dans cet échec. Quand vous désignez comme tête de liste dans le Grand-Est Edouard Martin qui ne formule que des reproches à l’égard de l’Europe, il y a là un paradoxe terrible. En réalité, vous savez qu’il faut donner un nouveau souffle à l’Europe, mais pendant les campagnes électorales vous avez peur de le dire.
B. L. R. – Je le reconnais. Nous avons mené une campagne trop courte et trop tardive. Et en dehors de cette période, nous avons tendance à nous focaliser sur les questions nationales et à ne parler de l’Europe que lorsqu’elle peut servir de bouc émissaire. Du coup, pour beaucoup de Français, l’Europe est devenue un facteur d’empêchement plutôt que de construction.
L. P. – Et pourtant, le développement de nos entreprises s’est fait grâce à l’euro. Nous avons eu accès à des marchés nouveaux et c’est ce qui préfigure le début d’un véritable marché unique. Si le succès du FN sonne le réveil de ceux qui croient en l’Europe, il n’aura pas servi à rien.

Vous vous focalisez sur les peurs qu’exploiterait Marine Le Pen, mais vous ne tentez pas une seconde de discréditer ses propositions sur l’euro, sur la préférence nationale en matière économique, avec des arguments solides. Ne pensez-vous pas qu’après le résultat des européennes, il faudrait changer votre logiciel ?

L. P. – En 2011, nous avons écrit avec Rose Lapresle un livre intitulé Un piège bleu Marine, dans lequel nous démontions une à une les propositions de Marine Le Pen, leur simplisme, leur démagogie.
Ses propositions rassurent face à la complexité du monde. Récemment, j’ai publié une tribune intitulée « Attention, le piège se referme ». Il ne faut pas la laisser s’emparer seule de certains sujets. Par exemple, nous devons aborder très concrètement les questions de l’immigration et de l’intégration.
B. L. R. – Marine Le Pen défend des idées folles et des idées fausses. Il n’existe pas une école de pensée économique en France ou en Europe qui dise que ses idées forment un corpus idéologique sérieux, susceptible de redonner un nouveau souffle.

Ses idées folles et fausses, des millions de gens ne sont pas convaincus qu’elles nous mèneraient à la catastrophe, vu qu’elles n’ont jamais été mises en œuvre. Et face à cela, vous le reconnaissiez vous-même, aucun projet enthousiasmant n’est proposé.

B. L. R. – C’est pour cela que la réponse à Marine Le Pen, c’est la réussite de la politique que nous menons aujourd’hui…
L. P. –… C’est ça la clé! Le jour où le chômage reculera significativement et durablement, où les signaux de reprise de l’activité, de la croissance passeront au vert, je suis persuadée que Marine Le Pen perdra en crédibilité. C’est d’abord notre situation d’échec économique aggravée par la crise financière venue des Etats-Unis qui explique le score du FN.
B. L. R. – Il faut donc accélérer la mise en œuvre des politiques que nous ont demandées les Français et, bien entendu, les entreprises : faire baisser le chômage, faire baisser les prélèvements obligatoires.
L. P. – Mais allez-vous le faire ? Car l’investissement est en panne. Allez-vous créer les conditions de la confiance pour les investisseurs étrangers et les chefs d’entreprise afin qu’ils prennent des risques, embauchent et favorisent le retour de la croissance ?
B. L. R. – Ça n’est pas facile parce que, par ailleurs, la demande sociale est forte. Il nous faut aussi tenir compte des équilibres à l’intérieur de la majorité. Mais nous tiendrons tous nos engagements en matière de compétitivité des entreprises – ce que nous appelons les 41 milliards –, tout comme en matière de maîtrise des dépenses publiques. Car pour que ces 41 milliards ne posent pas un problème à la France, ils doivent être financés par une baisse de la dépense publique.
L. P. – Nous avons fait des progrès car ce discours, beaucoup de décideurs en France y adhèrent. Mais nous péchons par l’exécution et le temps qu’elle prend. Il y a d’abord le débat autour d’un projet de loi, puis le vote avec les amendements qui vident parfois la loi de sa substance, puis les déclinaisons réglementaires, etc. Je vous pose la question : ce dont nous avons besoin, n’est-ce pas d’abord d’une amélioration sensible dans ce domaine ?
B. L. R. – La nomination d’un homme politique, et non d’un préfet, au poste de secrétaire d’Etat à la Réforme de l’Etat et à la Simplification, Thierry Mandon, qui a fait des propositions très fortes en concertation avec des chefs d’entreprise, des responsables syndicaux, est une excellente nouvelle. Il sera relié à la réforme territoriale, au pacte de responsabilité. Je ne crois pas, évidemment, qu’un homme seul peut tout résoudre, mais je prends cette nomination comme un signe de la volonté du président et du Premier ministre de faire bouger les choses. Je partage to­ta­lement votre idée selon laquelle il faut résoudre le problème de l’exécution et du temps qu’elle prend. Il entraîne iné­vi­ta­blement une dilution des engagements.

Laurence Parisot, que pensez-vous du décret Montebourg qui permet à l’Etat d’opposer un veto à un investissement étranger s’il considère qu’il met en péril nos intérêts stratégiques ?

L. P. – Ces dernières années, il faut reconnaître que nous n’avons pas fait grand-chose pour attirer les investisseurs extérieurs.

Vous englobez dans cette période le quinquennat Sarkozy ?

L. P. – Il y a eu plusieurs phases. Mais quand un patron étranger entendait parler du partage de la valeur ajoutée en trois tiers, il devait se demander quelle langue économique nous parlions. De la même façon, les déclarations d’Arnaud Montebourg à l’égard de certaines entreprises telles que Mittal ou PSA sont absolument troublantes. Quant au décret de protection de certains secteurs signés par M. Montebourg mais aussi par le Premier ministre, je n’y vois rien de choquant. On peut considérer qu’il est de notre intérêt national, voire vital, que l’Etat ait un droit de regard lors de certaines acquisitions. Ce qui ne va pas en revanche, c’est que les choses sont faites en pleines négociations pour le rachat d’Alstom par General Electric. On ne peut pas changer les règles pendant le cours même d’une négociation.
B. L. R. – Sur le décret Montebourg, je conçois tout à fait qu’un Etat se protège lorsque ses secteurs sensibles sont en jeu. Je précise au passage qu’on en fait moins que beaucoup d’autres… Le prendre à ce moment-là, cela n’a gêné personne. Je pense même que cela a pu arranger les investisseurs américains…

Ça, c’est quand même un raisonnement subtil ! Vous pensez que General Electric est ravi du décret ?

B.L.R. - Depuis le début, GE a une proposition en matère de développement des activités d’Alstom en France particulièrement intéressante. Le décret permet de montrer que l’on peut avoir des groupes étrangers qui investissent en France dans un secteur stratégique sans que cela nuise à nos intérêts nationaux. J’attends de voir, mais si cet accord permet de développer l’emploi et les capacités industrielles de la France, cela mérite qu’on y réfléchisse, même si l’investisseur est américain.

Laurence Parisot, lorsque vous aviez publié ce livre sur le FN, vous aviez refusé de débattre avec Marine Le Pen pour ne pas engager le Medef. Aujourd’hui, vous n’en êtes plus présidente : accepteriez-vous ce face-à-face ?

L. P. – J’estime, d’une manière générale, que la place qui lui est donnée dans les médias est disproportionnée par rapport à ce qu’elle représente dans notre démocratie. Je n’ai donc pas voulu, à l’époque, contribuer à aggraver ce phénomène. Si un jour je devais débattre avec elle, cela signifierait qu’elle a atteint un niveau tellement dangereux que je n’aurais plus le choix.

Et depuis les dernières européennes, vous considérez qu’on y est ?

L. P. – Non, quoique…

Bruno Le Roux, sur 577 députés, 78 sont d’anciens cadres du privé. Quant aux chefs d’entreprise, ils ne sont que 18 ! Et dans votre groupe, il n’y en a qu’un…

B. L. R. – J’ai souvent dit que la composition de l’Assemblée nationale n’était pas représentative de la société française. Les partis politiques doivent davantage s’ouvrir à la diversité sociale. A l’Assemblée nationale, sur la présence des femmes, on a fait des progrès mais il faut continuer. Sur les origines sociales et culturelles, l’Assemblée a encore du pain sur la planche. 
BIOS
Laurence Parisot
Chef d’entreprise, elle a successivement travaille au Cevipof, à l’Institut Louis Harris, puis à l’ifop, dont elle est la vice-présidente et principale actionnaire. De 2005 a 2013, elle a été présidente du Medef, pour deux mandats successifs.

Bruno Le Roux
Homme politique français, il est député PS de la première circonscription de Seine-Saint-Denis et président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale. Il a également été maire d’Epinay-sur-Seine de 1995 à 2001.
Débat animé par Yves Derai et Laurent Guez

Aucun commentaire: