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08 octobre 2014

Assemblée Nationale - séances des 6 et 7 octobre - incident d'identité, rappel à l'ordre , sanction - séances des 6 et 7 octobre - ( note, extraits des séances )

Éditorial de lucienne magalie pons

- Lundi 6 octobre 2014


A l’Assemblée Nationale, au  cours de la Deuxième séance du lundi 6 octobre 2014 ,  alors que  Madame Sabine Mazetier,  qui présidait la séance,  donnait la parole à Monsieur Julien Aubert, ce Député  à plusieurs reprises au cours des débat répondait : " Merci Madame le Président", et aussi citait,  en développant ses arguments ,« Madame le Ministre », en s’adressant à Ségolène Royale,  ce faisant il respectait à la lettre les prescriptions de l’Académie Française, mais il se trouve que le Règlement intérieur de fonctionnement de l’Assemblée Nationale déroge quelque  peu aux recommandations de l’Académie Française et qu’il est plus ou moins d’usage au cours des débats en séance de dire Madame la Présidente, ou Madame la Ministre …


Ce n’est  pas la première fois , si l’on se réfère aux compte-rendu  d’anciennes séances  que les termes  " Madame le Président", ou " Madame le Ministre", sont employés, suscitant  toutefois  quelques remarques , sans aller  cependant jusqu’à un rappel à l’ordre ,  mais cette fois  il se trouve que Madame Sabine  Mazetier s’est offusquée d’être nommée « Madame le Président » , elle a donc   repris le Député Julien Auber,  après qu’il eut utilisé ces termes plusieurs fois,   et finalement elle a prononcé à l’encontre de Julien Aubert  un rappel à l’ordre, avec inscription au procès-verbal.


Voici ci-dessous  ces échanges  en question, extraits du compte-rendu  intégral de la séance  du Lundi 6 octobre : 


 « …

Mme la présidente. Monsieur Aubert, je vous fais un petit rappel à l’ordre : c’est « madame la présidente ».

C’est un rappel à l’ordre sans inscription au procès-verbal. La prochaine fois…

M. Éric Ciotti. … le goulag !

Mme la présidente. … il y aura inscription au procès-verbal. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC et du groupe écologiste.)

M. Éric Ciotti. Quelle intolérance !

«  ……..……….

Mme la présidente. Je suis saisie de trois amendements identiques, nos 129, 466 et 1167.

La parole est à M. Julien Aubert, pour soutenir l’amendement n129.

M. Julien Aubert. Merci, madame.

Mme la présidente. Non, « madame », cela ne convient pas non plus.

M. Julien Aubert. Puisque vous m’avez menacé…

Mme la présidente. Non.

Monsieur Aubert, vous n’avez plus la parole : soit vous respectez la présidence de séance, soit il y a un problème.

M. Julien Aubert. Mais je respecte…

Mme la présidente. Vous utilisez la formule « madame la présidente », ou il y a un problème.

M. Julien Aubert. J’utilise les termes de l’Académie française.

Mme la présidente. C’est cela ou vous ferez l’objet d’un rappel à l’ordre inscrit au procès-verbal.

M. Julien Aubert. Faites donc, madame le président.

Mme la présidente. Vous aurez été prévenu : ce rappel à l’ordre sera inscrit au procès-verbal.

M. Julien Aubert. En ce qui me concerne, j’applique les règles définies par l’Académie française, « madame la présidente » désignant l’épouse du président.

Mme la présidente. C’est le règlement de l’Assemblée nationale qui, ici, s’applique.

Vous faites donc l’objet d’un rappel à l’ordre avec inscription au procès-verbal. Si vous y tenez, cela peut aussi aller plus loin.

M. Julien Aubert. Nous avons déjà débattu de cette question lorsque vous étiez dans l’hémicycle et vous savez qu’il y a là un point de désaccord.

Vous voulez politiser une question qui relève simplement de la grammaire française.

Mme la présidente. Je ne politise rien du tout. Soit vous faites preuve de respect pour la présidence de séance…

M. Julien Aubert. J’éprouve beaucoup de respect !

Mme la présidente. … soit ce n’est pas le cas et, alors, un problème se pose.

Le règlement de notre Assemblée est à votre disposition. Vous pouvez le demander si vous ne l’avez pas en permanence avec vous. Lisez-le et vous verrez.

M. Julien Aubert. Je ne vois pas où il est précisé que l’on doive dire « madame la présidente », mais enfin…

fin de l'estrait

__________/

Après ce rappel à l'ordre, Julien  Aubert a  cessé de dire "Madame le président" mais il a continué  à dire "Madame le ministre" à l'adresse de Ségolène Royal...


En  définitive ce rappel à l’ordre avec inscription au procès verbal  lui vaudra  la sanction d'être privé, pendant un mois, de 1.378 euros, c'est-à-dire le quart de l'indemnité parlementaire.

 Mardi 7 septembre 2014 :


Cet incident a provoqué le lendemain mardi après- midi plus de 45 minutes de discussion à la reprise des débats , Monsieur Christian Jacob chef de file des députés UMP a dénoncé  en sa qualité et pour l’UMP une « sanction scandaleuse et disproportionnée  » en demandant au président de l'Assemblée Claude Bartolone le respect de "la liberté de parole des députés" et d’annuler  cette sanction, Monsieur Bernard  Accoyer et Monsieur Bernard Ollier ont aussi pris la parole pour soutenir leur collègue Julien Aubert.


La gauche a souligné que Mme Mazetier n'a fait que suivre une instruction du bureau de l'Assemblée, prise en 1998 et rappelée en 2000, qui fait obligation de féminiser les fonctions exercées dans l'Assemblée par des femmes.


Claude Bartoloné , le Président de l’Assemblée Nationale, saisi  entre deux feux,  a pris le parti de  dire  « qu’ à  l’évidence Monsieur Aubert avait eu une attitude provocatrice remettant en cause l’autorité de la présidence »



"Il s'agit d'un usage parlementaire codifié", …"Ce n'est pas l'Académie française qui fixe les règles de l'Assemblée 
nationale, c'est le bureau",  a aussi souligné Claude Bartolone.


(Rappelons que cet incident alimente une fois de plus un différend qui  oppose depuis 1984  les gouvernements socialistes à l'Académie française, hostile à la féminisation des fonctions.)


Voir ci-dessous  l’extrait vidéo : 



 
ooOoo

Le  groupe UMP,  a dénoncé dans un communiqué "une sanction totalement disproportionnée".,,,  de leur côté les députés UMP se cotiseront pour compenser les 1376 euros perdus  par Julien Aubert, et ont fait connaître leur indignation et leur réactions , pour Jean-Fréric Poisson  il s’agit d’une "dictature idéologique insupportable" , pour Eric Ciotti  d’une "police de la pensée" …..


La gauche pour justifier la sanction a argué   du respect dû  à l’identité féminine de la Présidente de séance, et  au  respect de l’autorité de la Présidence,   et a vu dans les termes employé par Julien Aubert une provocation,  à mon avis c’est vraiment appuyer un peu trop sur le champignon, on ressent bien qu’il s’agit de la part de la gauche d’une  sensibilité  querelleuse qui se déchaîne à tout propos contre l’opposition.

Pour ma part  je trouve tout à fait singulier cet acharnement  pointilleux de la gauche parlementaire à  faire ressortir l'identité féminine  de leurs collègues femmes et cet attachement  à féminiser les fonctions exercées par des femmes  à l’Assemblée Nationale, quand on sait qu’au nom de l’égalité des sexes  cette même gauche  a été  en majorité le promoteur de la théorie du genre dans les écoles il n’y a pas encore longtemps...


REVUE DE PRESSE :

 - de source - site "Blog de Julient Aubert - Député du Vaucluse - 

«Mme le président» : Julien Aubert s’estime victime d’une novlangue «idéologisée» (Le Figaro, le 7 octobre 2014)


LE SCAN POLITIQUE/VIDÉO – Le député UMP du Vaucluse a été sanctionné par l’Assemblée nationale pour avoir insisté à appeler Sandrine Mazetier «madame le président» alors qu’elle présidait les débats dans l’hémicycle.
«Je n’ai rien à me reprocher». Au lendemain de l’incident, Julien Aubert juge qu’il n’a pas mal agi en appelant Sandrine Mazetier «madame le président» , alors que la socialiste présidait les débats sur la transition énergétique. Il a vivement été rappelé à l’ordre, avec une «inscription au procès-verbal» ce qui vaut une sanction financière d’un quart de l’indemnité de l’élu pendant un mois.
Au Scan, le député regrette cette décision, qui l’inclut dans «les prisonniers de droit commun». «En principe, ce genre de sanctions sont réservées à ceux qui font un doigt d’honneur, cassent une porte, ou font preuve d’un comportement inacceptable», considère le parlementaire. «Là, on me sanctionne parce que je ne cède pas à l’idéologie dans le langage», poursuit-il. «Il vaut mieux s’appeler Thomas Thévenoud que Julien Aubert si on veut toucher ses indemnités», dit-il en référence à l’élu socialiste qui ne siège pas depuis qu’il a quitté le gouvernement à la suite de déboires fiscaux.
Il se voit comme la victime d’une novlangue «idéologisée» par la gauche. «Il y a des gens qui considèrent que dire ‘madame le président’ c’est faire insulte à la nature féminine, je ne le pense pas», glisse le parlementaire. «Ils veulent politiser le langage pour en faire une arme de réforme de la société. On veut me faire plier à l’idéologie», dénonce-t-il.
Dans le viseur de Julien Aubert: Sandrine Mazetier. Vice-présidente socialiste de l’Assemblée nationale, qui menait la séance à ce moment-là et qui est à l’origine de la sanction. Cet incident n’est «pas une surprise», pour l’élu de l’UMP. «Elle est connue pour ça», déplore-t-il avant de citer le souhait exprimé par la députée de débaptiser les écoles «maternelles», terme jugé sexiste. Mais il s’en prend aussi à la méthode.

Vers un recours devant le Conseil constitutionnel ou la CEDH?

Il trouve sa sanction disproportionnée et regrette l’absence de recours possibles à l’Assemblée, sauf à ce que la conférence des présidents contourne le règlement. Résultat, il envisage de saisir le Conseil constitutionnel ou la Cour européenne des droits de l’homme. «L’Assemblée, c’est un des rares endroit ou la victime présumée vous verbalise elle-même, ça pose des questions juridiques», analyse l’élu du Vaucluse.

Dans un communiqué, le groupe UMP de Christian Jacob a exprimé sa «solidarité totale à l’égard de Julien Aubert», «victime d’une sanction totalement disproportionnée» . Les députés UMP «tiennent à rappeler l’importance de la liberté d’expression au sein de l’hémicycle.» Julien Aubert précise que la solidarité sera aussi pécuniaire puisque les députés vont, selon lui, se cotiser à hauteur de la sanction qui représente un peu plus de 1300 euros, soit un quart de son indemnité de parlementaire pendant un mois.

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