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09 octobre 2014

Marine Le Pen au Sommet de l'élevage de Cournon

Éditorial de lucienne magalie pons







Ajoutée le 4 oct. 2014
J'aime ce Sommet de l'élevage que j'ai déjà eu l'occasion de visiter il y a deux ans! C'est une vitrine mondialement reconnue de l'excellence du savoir-faire français en matière d'élevage et il suffit de regarder le nombre impressionnant de délégations étrangères qui le parcourent pour s'en convaincre.

Si la réputation de nos savoir-faire et de nos productions est solidement établie à travers le monde, il semble par contre qu'elle échappe totalement au gouvernement de M Hollande et, plus encore, aux technocrates de Bruxelles, son maître. Pourquoi, sinon, se donneraient-ils autant de mal pour mettre définitivement à terre ce que des générations d'éleveurs ont construit ?

C'est en effet la survie d'une majorité d'entre eux qui est en jeu. Bruxelles, fidèlement suivie par l'UMP et le PS, a commencé par détricoter patiemment tous les mécanismes de régulation et d'aide efficaces de la politique agricole. Réduite comme peau de chagrin, la PAC, qui a perdu environ 40% de ses budgets d'aides en euro constant depuis 2000, n'est plus apte à faire progresser notre agriculture, ni même à la protéger. Aucune grande puissance digne de ce nom ne voudrait d'une telle politique agricole! L'embargo russe est un excellent révélateur de l'incapacité de Bruxelles à gérer efficacement une crise agricole : pour la France, le manque à gagner devrait dépasser le milliard d'euros en un an quand l'aide annoncée pour l'ensemble de l'Europe 365 millions d'euros. Aides qui ne concernent que les fruits et légumes ainsi que certains laitages alors que l'immense majorité des filière est lourdement impactée. Pendant ce temps là, les cours plongent et nombre d'agriculteurs vont, une fois encore, devoir travailler pour ne rien gagner, voir à pertes. L'irresponsabilité de Bruxelles et du gouvernement mène tout droit à la catastrophe et la violence, comme ont pu le constater nos concitoyens il y a dix jours lors de la révolte des légumiers bretons à Morlaix.

Dans le même temps, l'UE a sciemment laissé exploser le dumping social entre pays membres en s'élargissant à tout va et en tolérant les utilisations les plus scandaleuses de la directive sur le détachement des travailleurs. Comment faire face quand vos concurrents allemands, espagnols ou italiens, à quelques centaines de kilomètres de votre exploitation ou de votre usine, payent leur main d'oeuvre une poignée d'euro de l'heure? Un dumping, rappelons-le au moment où, en Bretagne, les abattoirs Gad annoncent 400 nouvelles suppressions d'emploi et le producteur de poulet Tilly-Sabco (330 salariés) est placé en liquidation judiciaire, un dumping qui, pour le seul Grand Ouest coutera à terme 50 000 emplois directs et indirects (estimation FO). Profitons-en aussi pour évoquer l'escroquerie du SMIC allemand vendue par l'UMPS avant les élections européennes comme l'ultime parade contre ces pratiques. En réalité, ce fameux salaire minimum ne changera rien dans l'agriculture et l'agroalimentaire tant les exemptions votées au Bundestag sont larges.

Le libre-échange vire au cauchemar au sein même de l'UE? Qu'importe pour Bruxelles qui entend désormais le généraliser à l'extérieur au seul profit d'une poignée de multinationale. Maroc, Ukraine, Canada, demain Etats Unis, après demain Mercosur... Le liste ne cesse de croître. A chaque fois l'agriculture, et plus particulièrement l'élevage, se retrouve en première ligne. A qui fera-t-on croire que les éleveurs français pourront survivre à des concurrents américains ou canadiens dont les coûts de productions sont inférieurs de 25% à 40%? Qui peut être assez naïf pour croire que la nouvelle PAC, déjà mise en difficulté par le seul embargo russe, fera le poids face au nouveau Farm Bill américain et à sa politique de prix minimum garantis aux agriculteurs? Qui peut encore soutenir que les américains se plieront gentiment à nos normes sanitaires et environnementales?

Cette semaine, à Bruxelles, sont auditionnés les futurs commissaires européens. Je peux déjà vous dire que leur seul mission est d'imposer dans les secteurs dont ils ont la responsabilité, par tout les moyens, le niveau de dérégulation requis pour conclure au plus vite ces traités de libre-échange. Mme Malmström, qui brigue la place de commissaire au Commerce extérieur, a, lundi, clairement annoncé la couleur : il est hors de question de renégocier les terme de l'accord UE-Canada, et il ne faut surtout pas se montrer trop exigent dans les négociations du Traité transatlantique en refusant le mécanisme permettant aux multinationales d'attaquer les Etats devant des tribunaux d'arbitrage. Une procédure dont aucun démocrate digne de ce nom ne peut s'accommoder puisqu'il consiste à ôter au peuple son pouvoir de choisir ses lois afin de le confier aux multinationales!

Marine Le Pen

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