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29 novembre 2014

Jean-Marie Le Pen : "Le Front National n'est pas monolithique"

Éditorial de lucienne magalie pons


À l'approche du congrès du Front national, au cours duquel sera renouvelée sa direction, Jean Marie Le Pen  a  répondu aux questions de l'Action Française sur l'évolution du parti qu'il a fondé en 1972

Cette interviewe est publiée sur le site d'origine et reprise aussi dans son intégralité sur le site de Jean-Marie le Pen, c'est de cette dernière source que nous avons copié/collé son texte,  dans lequel nous notons les réponses précises   du Président d'honneur  du Front National ,  dont les réponses politiques  développent  sans aucun amalgame des  questions touchant à la défense de la  laïcité et le maintien strict de la séparation des Églises et de l’État, face à la diversité  des religions, des croyances , et de l'islamisation qui fait pression sur les patriotes musulmans.

Ce qui n'exclut pas par moment des pointes brillantes historiques et culturelles  qui viennent agrémenter notre lecture, nous en citons  une pour le plaisir de souligner qu'au-delà de son savoir politique et historique Jean Marie Le Pen est  un homme cultivé, c'est ainsi  qu'en répondant à une question concernant le nom du Front national, après avoir répondu très précisément  sur le sujet,  il termine en concluant : " Le nom “Front national” n’est pas la tunique de Nessus, c’est le panache blanc qui mène à la victoire !


*l'interviewe :  

Le Front National n'est pas monolithique.



À l'approche du congrès du Front national, au cours duquel sera renouvelée sa direction, Jean-Marie Le Pen a bien voulu répondre à nos questions* sur l'évolution du parti qu'il a fondé en 1972.


L'Action Française 2000 – Les samedi 29 et dimanche 30 novembre se tiendra le congrès du Front national.

Qu’attendez-vous de cet événement ?


Jean-Marie Le Pen

C’est d’abord une occasion pour les cadres, les militants et les adhérents de se retrouver fraternellement et de réfléchir sur divers problèmes concernant la France. Ensuite, il s’agira d’élire les membres du comité central et de la présidente du parti, Marine étant seule candidate. Comme à chaque congrès, le président, la présidente donc, désignera un nouveau bureau politique, qui est en quelque sorte le gouvernement du Front national.


Depuis quelques mois, n’y a-t-il pas des différends, voire des divergences de vue politiques, au sein de votre parti ?


Le Front national n’est pas un mouvement monolithique. Il est normal, et je dirais même sain, que des sensibilités différentes s’y expriment et enrichissent nos réflexions. Des dizaines de milliers de Français sont désormais membres du parti, des millions d’électeurs lui accordent leur confiance. Certains, avant de nous rejoindre, étaient peu politisés. D’autres sont dans nos rangs depuis quarante ans, voire plus. Une troisième catégorie vient de la gauche ou encore de la droite... Comment voulez-vous que tous pensent la même chose sur tous les sujets politiques, économiques, sociaux, internationaux ? Mais tous se rassemblent autour de la volonté de protéger les Français, de la nécessité de promouvoir le patriotisme et la nation, seul cadre efficace pour cette protection, le seul bien de ceux qui n’ont plus rien, comme disait Jaurès, si je peux le citer dans le journal de l’Action française ! Le Front national, comme son nom l’indique, est un Front où les militants, côte à côte, malgré leurs différences, combattent pour un objectif commun et derrière un chef choisi par la majorité et suivi par tous. Mais discipline ne veut pas dire obéissance aveugle. Elle sous-entend une libre acceptation des ordres dispensés après débats et concertations.



Un changement de nom du Front national est-il envisageable selon vous, dans la continuité de la stratégie de dédiabolisation mise en œuvre depuis 2011 ?


Concernant le nom du Front national, il s’agit là de notre identité même. Pourquoi changer ce nom devenu illustre après tant de combats au service de la France ? Nous devons être fiers de nos combats passés, comme nous devons être ardents dans nos combats présents et plein d’espérance pour nos combats futurs. Que le PS ou l’UMP veuillent changer de nom n’est pas étonnant. Eux dont tous les dirigeants ont renié l’ensemble de leurs idéaux. Ils ont surtout trahi leurs promesses et ont mis la France en danger de mort ! Le Front national et ses dirigeants, moi le premier, ont toujours dénoncé les lâches renoncements, les décisions démagogiques et suicidaires voulues par ces gens-là. Certains analystes avancent que changer de nom permettrait de faire venir à nous des gens qui auraient encore peur du “FN”, comme certains ont peur de leur ombre ! Mais ils oublient que si le nom de notre mouvement changeait, le nom de sa présidente n’en changerait pas pour autant et restera à jamais lié à l’étiquette “diable de la République” que les tenants du Système ont voulu me faire porter pendant trente ans. Et puis, il y a le Rassemblement bleu Marine, sas de décontamination politique, en quelque sorte, pour ceux qui ne nous connaissent que par le prisme médiatique et qui pourront s’apercevoir, grâce à cette association politique, que la seule chose qui sente le souffre chez nous n’est pas notre nature, mais notre réputation forgée par nos ennemis. À l’heure où de plus en plus de Français nous rejoignent, constatant que nous avions raison depuis des décennies, changer notre nom comme on change de patronyme car un membre de sa famille a été condamné pour un acte odieux serait une erreur, certainement même une faute, et donnerait raison à tous ceux qui nous ont diffamés depuis tant d’années. Le nom “Front national” n’est pas la tunique de Nessus, c’est le panache blanc qui mène à la victoire !




Qu’en est-il de la défense de la laïcité que le Front national a adoptée ces dernières années ?


Longtemps, le Front national s’est rangé aux côtés des croyants, pas seulement catholiques d’ailleurs... Nous voyons en cet état le meilleur moyen du dépassement de soi, du sacrifice et du refus de voir l’homme relégué à la seule condition de “producteur-consommateur”. La croyance religieuse permettait de lutter contre les matérialismes, qu’ils soient marxistes ou ultralibéraux, encouragés par certains lobbies philosophiques affirmant que la spiritualité était l’ennemi de la libération de l’homme. Croire en cela, c’est nier que la France était la fille aînée de l’Église et refuser d’admettre (même si l’on peut s’en attrister, ce qui n’est pas mon cas) que la France a été construite pierre par pierre grâce à la spiritualité chrétienne. C’est le baptême d’un roi païen, Clovis, qui marque historiquement sa naissance. C’est par une petite paysanne lorraine devenue sainte de l’Église que la couronne de France a été sauvée des mains d’une puissance étrangère. Aujourd’hui que ses églises sont vides (et cette responsabilité relève grandement des responsables ecclésiastiques toujours prompts à défendre “l’ouverture sur le monde et les différences qui enrichissent”), la France reste de tradition et de culture chrétiennes, ses racines sont chrétiennes. Coupez les racines et l’arbre tombe…



Cette identité chrétienne millénaire ne vous semble-telle pas menacée aujourd’hui ?


En effet, la présence sur notre territoire d’une masse considérable d’individus de confession musulmane (souvent de nationalité française d’ailleurs) pose aujourd’hui un autre problème. Car au danger du communisme du XXe siècle succède celui de l’islamisme. Ces populations déracinées, qui ne se sentent plus vraiment maghrébines et qui ne se sentent pas vraiment françaises, fondent leur identité dans une autre appartenance que l’appartenance nationale : elles se sentent, se revendiquent, musulmanes. Or l’islam politique est un totalitarisme en ce sens qu’il prétend régir la totalité des besoins des sociétés, humains, spirituels, étatiques et juridiques voire comportementaux. Certaines de ces règles sont antagonistes aux traditions, lois ou usages français et européens en général : la place de la femme et la polygamie, la place de Dieu et l’apostasie… Revenir aujourd’hui sur la séparation stricte des Églises et de l’État serait ouvrir la porte à une islamisation accélérée de la France, en permettant, par exemple, sous la pression d’un électorat musulman de plus en plus important, la construction de mosquées avec l’argent public (même si des maires démagogues de l’UMPS s’y livrent déjà) et en livrant les musulmans patriotes à la pression des islamistes.




Pensez-vous que nous assistions à une islamisation de la France ? La poussée fondamentaliste ne constitue-telle pas une menace pour notre pays, d’autant que des centaines de Français sont partis “faire le djihad” ?


Il ne faut pas confondre l’islam avec l’islamisme politique ou l’instrumentalisation de la religion à des fins politiques. Vous faites allusion à ces mouvements militaires fanatiques qui déstabilisent certains pays de la planète, en se fondant sur la religion musulmane (les premières victimes de ces mouvements sont les pays à majorité musulmane). Sachez qu’il s’agit de groupes minoritaires, le plus souvent stipendiés par des puissances étrangères aux pays victimes, mais dont l’extrême violence fait parler beaucoup d’eux. Des volontaires habitant les pays occidentaux, comme la France, rejoignent ces groupes pour diverses raisons qui ne sont pas nécessairement d’ordre religieux, sans pour autant suivre les préceptes de l’islam. D’autres les suivent, soit en raison de leur origine et des prêches effectuées par des mouvements de radicalisation financés par des satellites des États-Unis (notamment le Qatar), soit en raison de la conversion de certains jeunes gens habitant l’Europe qui rencontrent des difficultés matérielles, identitaires, spirituelles ou psychologiques. Cela me conduit à répondre à la première partie de votre question relative au phénomène d’islamisation de la France. Il s’agit de la conséquence de la submersion migratoire dont notre pays est victime et qui dilue son âme et son identité. Si aujourd’hui ce phénomène menace la nation, il en existera d’autres dans les années à venir. Il faut donc s’attaquer aux causes et non aux conséquences. Seules la lutte contre l’immigration de peuplement et la préservation de notre identité millénaire peuvent constituer un rempart à tout ce qui menace notre nation de la disparition.




Comment définissez-vous le nationalisme ?


Le nationalisme, c’est mettre en tête de ses préoccupations l’intérêt national, la nation étant le meilleur défenseur des intérêts de ses membres. Le nationalisme, c’est ce qui crée le lien entre les membres d’une même société humaine malgré les différences d’origine, de religion, de philosophie, d’opinion politique… pour permettre de vivre harmonieusement malgré ces différences. Une société multiculturelle est immanquablement multiconflictuelle. C’est on ne peut plus d’actualité et si, comme l’histoire du siècle dernier nous l’a montré combien durement, le nationalisme n’empêche pas les guerres, il empêche, comme Maurras nous l’a démontré, la « plus atroce de toutes » : la guerre civile.



Propos recueillis par Élie Hate_____________________________________________
références : extrait du n° 2897 du 20 novembre au 3 décembre 2014
 @Action Française.ne


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