Une
semaine seulement a passé depuis la diffusion, sur ce site, de ma cinquième
lettre ouverte à un député de la nation; et voici que les circonstances me
contraignent à interrompre brièvement la pause estivale que je m'étais
accordée, parce qu'un groupe de députés conduits par M. Mariani,
vice-Président du groupe "Amitiés franco-russes", M. Pozzo di
Borgo vice-Président de la Commission des affaires étrangères du Sénat,
ainsi que MM. Yannick Moreau, Nicolas Dhuicq, Patrice Verchère, Claude
Goasguen, Jacques Myard, Sauveur Gandolfi-Scheit, Marie-Christine Dalloz,
et Jérôme Lambert ont décidé de porter le couteau dans la plaie et de
soulever publiquement la question centrale du conflit qui s'envenime
d'année en année entre le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif au
chapitre de la défense des intérêts supérieurs du pays. Le constat des
défenseurs de la souveraineté de la nation tient en sept points.
Primo. Le suffrage universel fait entendre la voix et
exprime la volonté de souveraineté de la nation.
Secundo. L'Assemblée nationale est le fer de lance de
l'indépendance de la France sur la scène internationale.
Tertio. Le moyen d'expression politique de la démocratie
qu'on appelle la République ne saurait placer la nation sous le joug d'une
puissance étrangère sans retirer son existence même d'acteur du monde à la
France.
Quarto. Quand un pouvoir exécutif défaillant tente de
soumettre la politique étrangère du pays à la volonté planétaire de
domination et d'expansion d'un empire étranger, il appartient à l'Assemblée
nationale de réaffirmer hautement sa suprématie constitutionnelle sur
l'exécutif et de rappeler à un Ministère des affaires étrangères
complaisant et affaibli par des années de relâchement de sa volonté et de
son ambition sa subordination institutionnelle aux représentants élus du
peuple souverain.
Quinto. Alors que le renforcement gaullien du pouvoir
exécutif était censé doter la République de la cuirasse d'une souveraineté
nationale accrue, on voit un pouvoir exécutif représenté, en l'espèce, par
le Ministère des affaires étrangères prononcer des sanctions économiques
punitives et illégales contre la Russie, et cela à la demande impérieuse
d'un empire américain soucieux seulement d'étendre son hégémonie au cœur
d'une Europe vassalisée.
Sexto. M. Mariani a retenu le principe que j'invoquais
le 10 juillet 2015 selon lequel on n'arrête pas l'aiguille du temps des
nations sur le cadran de l'histoire du monde et que la Russie ne saurait se
trouver châtiée et privée d'une partie de son territoire par l'effondrement
d'une utopie délirante dont l'évangélisme dévié a ravagé la terre de 1917 à
1989.
Septimo. Nous sommes au cœur d'une stratégie, d'un côté,
de reconquête de la souveraineté des nations, et de l'autre, de la menace
de la satellisation définitive d'une civilisation.
Cette
problématique se trouve confirmée par l'adage de La Rochefoucauld, selon
lequel "l'hypocrisie est un hommage que le vice rend à la vertu".
M. Fabius, qui place la France sous le sceptre d'un empire glouton, prétend
que ce seraient les députés montés à l'assaut de la politique de
l'auto-vassalisation de la France qui violeraient le droit international.
Le 24
juillet 2015
|
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire