Éditorial de lucienne magalie pons
Nous publions ci-dessous un texte de Madame Aline de Diéguez qu’elle
avait écrit en décembre 2010, époque à laquelle il était déjà question de diminuer l’enseignement du
Grec ancien dans les Universités.
Ce texte est depuis
repris dans de nombreux sites, par des philosophes ou encore par
personnalités ou des chercheurs qui s’intéressent aux civilisations et aux langues anciennes grecque
et latine, et à la place qu’elles tiennent dans les langues et les civilisations occidentales et française.
Nous avons été séduits par le texte « Mon Atlantide » de Madame Aline de Diéguez, mais bien entendu avant de le publier nous avons tenu à lui demander son autorisation, qu’elle nous a accordée avec une grande générosité et nous tenons ici à lui renouveler notre remerciement et nos respectueux hommages.
Nous avons été séduits par le texte « Mon Atlantide » de Madame Aline de Diéguez, mais bien entendu avant de le publier nous avons tenu à lui demander son autorisation, qu’elle nous a accordée avec une grande générosité et nous tenons ici à lui renouveler notre remerciement et nos respectueux hommages.
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Par Aline de Diéguez
Mon Atlantide
J’aime le grec ancien, son écriture, sa langue et sa
littérature. La Grèce d’Homère et de Platon est l' Atlantide que tous les amoureux de cette
civilisation, à laquelle nous devons la nôtre, essaient de ressusciter. Elle
est aussi ma Colchide, mon pays des rêves, depuis qu’à dix ans, l’Odyssée et
l’Iliade ont détrôné dans mon imagination La Guerre du feu qui y régnait en
maîtresse depuis que je savais lire. Naoh et les Oulammrs « fuyant dans la nuit
épouvantable » de Rosny aîné ont été supplantés par le rusé Ulysse fuyant d’île
en île la colère de Poséidon et les flots déchaînés. Méprisant la sage Pénélope
et sa tapisserie j’ai suivi mon héros dans un pays des merveilles.
Plus tard, un autre voyage m’a longuement arrêtée : la
montée vers le haut pays – l’Anabase – de Xénophon et celle de ses dix mille
compagnons engagés aux côtés du Perse Cyrus et fuyant, eux aussi , une
vengeance : la vindicte d'Artaxerxès, frère de Cyrus après qu’il eut tué ce
dernier. Ils marchèrent sur plus de six mille kilomètres avant de regagner la
mère-patrie, leur Ithaque.
Quel extraordinaire roman d’aventures que la traversée de
l'Asie Mineure par cette petite troupe essayant de regagner l’Hellespont alors
qu’ils étaient en butte à l’hostilité des populations locales, aux querelles
internes, aux chausses-trapes et à la perfidie des poursuivants perses, aux
traîtrises du satrape Tissapherne et surtout aux rigueurs terribles de l’hiver
qui obligeait les hommes de ces contrées très pauvres à se construire des
sortes d’habitations souterraines où ils survivaient en profitant de la
géothermie et de la chaleur des animaux. Le récit de la traversée du pays des
farouches et redoutables Kardouques vaut tous les romans d'aventures.
C’est dans ces conditions que l’importance du chef devient
éclatante : au moment où nous nous préparons à des élections qui donneront une
nouvelle tête à la France, le discours de Xénophon, devenu le général en chef,
aux officiers choisis parmi les soldats du rang – les lochages - après
l’assassinat de la plupart des anciens généraux que Tissapherne avait attirés
sous sa tente par la promesse de faciliter le retour de l’armée en Grèce,
devrait être rappelé haut et fort et rester présent dans tous les esprits :
« Tous les
soldats vous regardent : s’ils vous voient abattus, tous deviendront des lâches
; si vous vous préparez ouvertement à attaquer les premiers, et si vous y
encouragez les autres , sachez bien qu’ils vous suivront et qu’ils
s’efforceront de vous imiter. » (trad. Manuel de Diéguez)
C’est une belle leçon de courage,
de psychologie mais aussi de démocratie puisque les nouveaux chefs sont invités
à se hisser au niveau de leurs prédécesseurs. Il y a du de Gaulle dans cette
admonestation et l’appel du 18 juin n’est pas loin.
Aline de Diéguez
Aline de Diéguez
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Commentaire de Lucienne Magalie Pons :
Au cours de la chasse au trésor que nous pratiquons en ligne assez souvent pour nous extraire du monde utilitaire et matérialiste qui nous réduirait à néant si nous n’y prenions garde, nous avons découvert d’un coup de clic le texte de grande qualité culturelle et pédagogique, que nous venons de publier ci-dessus, avec la permission de son auteur Madame Aline de Diéguez , un texte revient justement tout à propos au moment où l’enseignement du grec et du latin sont remis en cause et en voie d’être dégradés dans nos établissement d’enseignement par la réforme des collèges.
Lucienne Magalie Pons
A l'attention de nos lecteurs nous devons rappeler que le Ministère de l’Education Nationale a préparé sous la conduite de la
Ministre Vallaud-Belkacem, une réforme du collège qui mettra irrémédiablement en danger la transmission du français, comme langue de
culture et de communication, et ses racines linguistiques et culturelles le
grec et la latin. .
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Complément pour information :
En effet l’enseignement du grec et du latin ne sera plus confié aux seuls professeurs de Lettres classiques qui
ont pourtant reçu, à l’université, une formation pluridisciplinaire complète, en langue et littérature française, et en langues, littératures et civilisations
grecque et latine.
La réforme du Collège actuelle, marginalise
totalement l’enseignement du latin et du grec au collège en le dégradant, du
statut actuel d’option facultative, au rang d’ « Enseignements Pratiques Interdisciplinaires »
, ces enseignements « pratiques », dont
le choix est laissé à la discrétion de chaque établissement parmi huit thèmes, sont
censés fonctionner par projets et mener les élèves, en recourant notamment aux
nouvelles technologies de l’information et de la communication, à des
réalisations concrètes en lien avec la thématique retenue, mais sans relation
précise avec la construction solide et progressive d’un savoir
linguistique.
De plus, ces enseignements «
pratiques interdisciplinaires », se
feront avec l’intervention, en
concertation, de plusieurs enseignants de disciplines différentes, ce qui aura pour effet de banaliser cet enseignent,
qui avant la réforme était hautement spécialisé et confié à des Professeurs très
qualifiés..
Un argument démagogique invoqué par la Ministre de l’Education Nationale, pour
justifier la place assignée aux langues anciennes dans la réforme du collège , est « qu’il faut ouvrir l’enseignement
des langues et civilisations de l’Antiquité à tous les collégiens, au nom de
l’égalité des chances et de la réussite pour tous » , en première lecture on pourrait s’en féliciter au
nom de l’égalité des chances …,
Mais pour que cet argument
tiennent la route, il faudrait que la qualité de cet enseignement soit
préservé, qu’il reste sous la
responsabilité des Professeurs de lettres classiques et qu’il ne se retrouve
pas dégradé, plus exactement vulgarisé , en recourant notamment comme le prévoit la réforme
« aux nouvelles technologies de l’information et de la communication, à
des réalisations concrètes en lien avec la thématique retenue, », une
formulation absolument indigeste qui consiste à aligner des mots sans aucune relation
avec la finalité d’un enseignement qui avait pour fin essentielle, avant la réforme, la construction solide et progressive d’un
savoir linguistique et d’une civilisation sur laquelle s’est construite la
nôtre et celle du monde occidental.
Nous avons pu entendre aussi la ministre de l’Education Nationale dire,
entre autres arguments oiseux, devant les représentants des associations,
pour expliquer la réforme, que la façon
d’enseigner le latin et le grec n’est pas assez « sexy », ce qui est un
argument subjectif et hors sujet en la matière qu’il est regrettable d’entendre
de la part d’une personne missionné pour
la réforme du collège.
Je vous laisse apprécier la vulgarisation dégradante de l’enseignement des langues
anciennes à laquelle va conduire en
particulier la réforme de l’enseignement des langues anciennes, cela va bien
dans le sens de la confusion des genres tant entretenu et soutenu par ailleurs dans une autre réforme qui a abouti « au
mariage pour tous » où cette ministre s’était faite championne de la
théorie des genres, en allant même en
faire la propagandes dans les établissements d’enseignements, à tel point que l’on
peut dire que cette femme a pour mission officielle de faire perdre aux citoyens « leur grec
et leur latin », c'est-à-dire les racines de notre culture et de notre
civilisation.
Depuis quand un enseignement doit-il être « Sexy , ? pourquoi un enseignement devrait-il devenir « sexy » ? , le « sexy » n’a rien à voir avec la « pédagogie », on voit bien que la ministre emploie des expressions démagogiques qui n’ont
aucun rapport avec la formation pédagogique de la connaissance., on ne va pas
tout de même imaginer que les professeurs pourrait enseigner le grec et le
latin en prenant des poses affriolantes et sensuelles et une voix glamour , pour rendre leur cours attractifs.
C’est en disant de telles âneries que la ministre de l’éducation nationale signe
son incapacité à maîtriser les dossiers qu’elle traite, avec la bénédiction du
Gouvernement, et c’est une des raisons pour lesquelles nous estimons qu’il est
urgent de les envoyer tous étudier sérieusement avec des spécialistes confirmés
les réformes qu’ils mijotent, et qui nous l’avons vu n’aboutissent jamais.
Il est urgent que nos gouvernants et nos législateurs prennent enfin au sérieux leurs responsabilités dans le sens noble de leur mission, pour le soutien actif de notre
culture, de notre langue nationale, et
leurs racines anciennes grecques et latines, dans le s face au multiculturalisme vulgaire qui s'insinue à la faveur d’un mondialisme financier dénué d’humanisme gréco-romain,
qui s’il parvenait à ses fins, nous
réduirait à l’état sauvage d’une
espèce animale inculte robotisée à son profit.
Lucienne Magalie Pons
Lucienne Magalie Pons
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